En 1999, Bowie chante Without You I Am Nothing avec le groupe Placebo, alors en période de grâce totale. Ce titre très racé n'augure en rien du futur album en projet et c'est regrettable. Après la déferlante des trois albums Buddha, Outside et Earthling, qui mettent la barre très haut, Bowie livre un disque sympa, soigné mais mineur en comparaison des derniers cités. Il me fait penser à un Lodger (en moins bien en plus) des années 1990, anecdotique en somme. C'est lisse et ça lasse. A l'image de la pochette aux couleurs palotes. Quelques bonnes chansons certes, mais on sent franchement que c'est pas le chef-d'oeuvre de sa discographie, au mieux un passe-temps agréable en attendant le prochain. Bowie ronronne gentiment quelques balades sans sortir les griffes. Certains titres dégagent une torpeur indolente et se ressemblent trop. Seven et Survive sont deux frères siamois qui ne se détachent pas. L'album bénéficia d'une avalanche de bonus (bien plus sympathiques) et de remixes sur de nombreux singles et maxi CD pour stimuler les ventes mais Bowie sort du siècle par la petite porte au niveau artistique. Pensez à me réveiller pour le prochain album...