Close the doors, put out the lights
Ah ! Led Zep ! Par excellence, le groupe qui me rappelle ma lycéanitude chevelue. Les grappes d'ados qui se réunissent dans l'appart' de l'un d'eux et écoutent un des albums en faisant tourner une cigarette qui fait rire. Puis, l'un d'eux qui prend sa gratte et, dans l'ambiance enfumée, entame les accords de Gallows Pole. Les rêves d'années 70, de délires sans fin, de liberté absolue et illusoire...
Voilà voilà...
Donc, Houses of the holy, c'est Led Zep V, le premier album studio à avoir un vrai titre. Déjà, ça marque une rupture.
Rupture plus profonde : à mes yeux, Houses of the holy est aussi le premier album de Led Zep à ne pas être entièrement parfait. Il y a un défaut, un intrus, une chanson nettement moins bonne que le reste : The Crunge, sorte de machin aux accents funky assez moches. M'enfin, on ne peut pas être bon partout...
Non, parce que le reste est juste prodigieux, une fois de plus. On pourrait énumérer les chefs d'oeuvre, depuis l'entraînante The Song remains the same qui permet à l'album de commencer de façon péchue jusqu'à The Ocean, petit régal, en passant par la mélancolique Rain Song. Le groupe s'essaie même au Reggae avec un certain succès dans le fort sympathique D'yer Mak'er.
Mais le bijou, la merveille cachée au sein de l'album, c'est No Quarter. Ambiance heroic fantasy, vision d'un cauchemar glacé où on attend l'improbable retour de messagers partis au loin. Les claviers imposent une atmosphère étrange, mélange de mythologie et de psychédélique, à la fois grandiose et perturbante. Et puis, la voix de Plant, modifiée pour lui donner un aspect métallique qui renforce encore le côté glacial de l'ensemble. Un monde de danger permanent, un retour vers un ancestral Moyen-Age mythique, monde de chevaliers, de démons, de chiens de l'Enfer. Un pur chef d’œuvre.
Alors, même si cet album n'est pas le meilleur de Led Zep, rien que pour No Quarter, il vaut le détour.