Haaa il en a embêté des critiques ce "Houses of the holy" : non seulement ce cinquième album (et chef d'oeuvre) est le premier à avoir un vrai titre...mais en plus il présente des aspects encore plus éclectiques que tout ce que le groupe a pu faire auparavant. Et donc forcément "Houses of the holy" après avoir succédé à un "Led Zeppelin 4" d'immense envergure qui voyait le groupe au sommet de son art en a déçu quelques-uns au moment de sa sortie...réhabilité au rang de chef d'oeuvre depuis il est souvent un peu abusivement qualifié de "progressif" car moins "direct" que les précédents. Il ne faut pas exagérer car sur l'ensemble du disque seules deux chansons (peut-être) méritent éventuellement d'être considérées comme des morceaux progressifs : "The rain song" superbe ballade acoustique aux envolées symphoniques soudaines lors de son dernier couplet, et "No quarter" le seul titre véritablement sombre du disque où la guitare de Jimmy Page semble se liquéfier et enfante d'un riff redoutable qui sera parfois considéré comme un précurseur du "doom metal". Ce titre absolument unique (et lugubre) dans la carrière du dirigeable sera joué régulièrement en concert et compte parmi leurs meilleurs morceaux...les claviers de John Paul Jones et son talent d'arrangeur et de multi-intrumentiste étant particulièrement bien exploité. Pour le reste, Led Zeppelin expérimente au point de fusionner rock et....reggae sur le génial "D'yer Mak'er" ou la funk de façon bizzaroïde sur "The crunge" qui est en fait un pastiche de James Brown, mais de là à dire que c'est progressif...ultra éclectique (encore plus que d'habitude) je dirais! Le hard rock traditionnel reste de mise sur l'introductif "The song remain the same" qui donne dans un heavy metal joyeux (Jimmy page se déchaîne sur sa guitare à double manche...la même utilisée pour "Stairway to heaven" du disque précédent), sur l'excellent "The ocean", et même sur l'éblouissant "Over the hills and far away" combinant folk et rock dans un même morceau...Plant y est au sommet et le solo de Page compte parmi les meilleurs (et plus complexes) de sa carrière...un des mes grands préférés du dirigeable personnellement! Bref, "Houses of the holy" est un chef d'oeuvre de plus au compteur, un grand disque assez lumineux (dans l'ensemble) et avec une volonté d'expérimentation qui ne sera peut-être pas poussée aussi loin (de manière aussi réussie en tout cas) au cours de leur carrière. Indispensable!

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le 17 mai 2020

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Venomesque

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