Que faire après un (des) chef d'oeuvre ?
C’est toujours difficile pour un groupe de survivre à un chef d’œuvre et l’après est toujours difficile à gérer. Les Pink Floyd ont pris leurs temps et ont sorti un autre chef d’œuvre deux ans après « Dark Side of the Moon », les Stones ont réussi l’exploit d’en enchainer quelques-uns mais ce sont (toute proportion gardé) un peu planté avec « Goats Head Soup » et on pourrait citer plusieurs groupes/artistes qui ont plus ou moins réussi à survivre à un (ou des) chef d’œuvre. Mais qu’en est-il de Led Zeppelin ? Effectivement en novembre 1971 sort le surnommé « IV » qui en plus de faire un carton dans les bacs, s’avère être une énorme (et le mot est faible) réussite artistique.
La bande à Jimmy Page décide de prendre son temps, ils s’enferment dans une maison appartenant à Mick Jagger puis ils jouent, composent et enregistrent durant huit mois et en mars 1973 ils présentent « House of the Holy », premier album à avoir un vrai nom.
Pour cet album, Led Zep s’aventure encore plus à travers différents genres musicaux et touche au hard-rock, rock, pop, acoustique et même du reggae et du funk. L’album s’ouvre sur l’excellent et original « The song Remains the Same » où Jimmy Page fait déjà des merveilles (ce qu’il fait tout le long de l’album et tout le long de sa carrière) et se clôt par le très rock et tout aussi excellent « The Ocean » où Robert Plan déclare son amour à sa fille (« Now I'm singing all my songs to the girl who won my heart/ She is only three years old and it's a real fine way to start.").
Entre ces deux morceaux, si on peut d’abord regretter la présence du reggae « D’yer Mak’er » qui sans être vraiment mauvais est très oubliable mais surtout du mauvais « The Crunge » où Led Zep se la joue funky, ils sont excellents. On y trouve des morceaux comme la belle, longue et mélancolique balade acoustique « The Rain Song », le mi acoustique, mi électrique « Over the Hills and Far Away » ou bien évidemment le sommet « No Quarter », titre dont on ne sort pas totalement indemne et qui nous transporte durant ses sept minutes dans un univers sombre où Plant nous parle de vikings.
Si aujourd’hui, c’est très loin d’être l’un des albums les plus populaire du groupe, c’est bien dommage, même sans atteindre le niveau de son prédécesseur ou des premiers albums, il s’avère de très bonne qualité. Après ce dernier disque pour Atlantic, ils continueront sur leur formidable lancé avec « Physical Graffiti » avant de connaitre des journées un peu plus difficile côté album studio.
Ma sélection :
The Song Remains the Same : https://www.youtube.com/watch?v=eLLjKdDWzUw
The Rain Song : https://www.youtube.com/watch?v=S4v-_p5dU34
Over the Hills and Far Away : https://www.youtube.com/watch?v=6bD9t44JUD4
No Quarter : https://www.youtube.com/watch?v=RKOngTfTMs0
The Ocean : https://www.youtube.com/watch?v=Z-RzGusvFyA