How Strange It Is to Be Anything at All par denizor

La trajectoire de Renaud Brustlein n'est pas linéaire mais à y regarder de plus près, son parcours est évident. Etape 1 : chanteur/guitariste des post-rockeux couillus de Don't look back. Etape 2 : le songwriter, ayant accumulé des chansons de son coté, devient H-Burns et sort un premier album Songs from an electric sky où ce gars de la campagne s'essaye à une folk crépusculaire avec sa seule guitare acoustique comme alliée. Etape 3 : H-Burns, presque devenu référence hexagonale du genre, sort son deuxième album co-réalisé avec Jonathan Morali (Syd Matters faut-il le rappeler). L'ambiance de How strange it is to be anything at all (référence aux mythiques Neutral Milk Hotel) est donc plus lumineuse que son prédécesseur ténébreux.


L'album est ainsi ornementé de scie musicale, banjo, piano, dobro, mandoline...tenus par Jonathan et Bramier (de Thousand and Bramier, son compère étant au son). La petite bande esseulée dans la ferme familiale arrive à donner un nouveau souffle boisé à la folk de H-Burns. On retrouve ce que l'on aimait dans le premier album notamment cette voix pur jus du terroir mais on apprécie les nouveaux aménagements : l'impeccable Blame it on the distance fait le lien entre les deux albums, l'électrique Hogtown est un vrai choc thermique et Thoughts of Morella, voit sa pureté d'écriture rehaussée d'un soupçon de piano et du spectre d'un harmonica. A l'image de ce morceau, chef d'oeuvre de l'album, on pouvait craindre que le songwriter de H-Burns ne soit perverti ou perde de son émotion brute mais ce traitement moins radical et plus fleurie pose au contraire ces chansons fragiles sur un piédestal en marbre massif.

denizor
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le 8 sept. 2015

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