Le précédent album en date s’appelait We fight til death. Celui-là donne le résultat du combat et avec ses pessimistes américains, on ne pouvait s’attendre qu’à une défaite. C’est donc le cas si l’on en croit son titre, How we lost. Mais au fait, qu’a donc bien perdu Windsor For the derby ? Le fait de devenir célèbre ? Dans cette période de musique jetable, cela semblait un peu perdu d’avance au vue et surtout à l’écoute de la musique stylisée et dépressive du groupe. En même temps, le groupe n’est pas mort et sort son 7e album ; ce qui équivaut déjà à une victoire. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, ce cru est particulièrement bon et permet aux Américains mettre la tête hors de l’eau trouble (We fight til death était pour le moins un album ardu).
Derrière Let Go, sombre variation en apnée dans la lignée de Faith l’album des Cure, les titres ont plutôt tendances à être rock et énergiques. WFTD reste WFTD avec cette mélancolie diffuse, cette posture lunaire, ses tentations de répéter ses motifs et de styliser ses figures. Mais ce nouvel album contient des titres plus immédiats pouvant devenir des singles indie rock potentiels (Maladies ou le mélodique hold on avec des guitares rappelant même le premier Placebo). On n’avait pas vu ça depuis The melody of a fallen tree ou akwarkdness. Le groupe montre toujours aussi bien à quel point il a su parfaitement intégré les éléments vaporeux de la new wave et du shoegazing dans sa musique (What we want, good things). Ce 7e album est en tout cas une bonne porte d’entrée pour découvrir l’univers nébuleux de ce formidable groupe Américain.