Jagwar Ma est en quelque sorte le nouveau groupe tendance dans la catégorie « On est rock mais on va faire un peu d’électro quand même ». On pourrait d’ailleurs les qualifier de pop-dub-électro-rock, mais ça ne serait pas exhaustif. « Howlin », leur premier album, est dans les bacs cette semaine et l’on assiste à un mélange entre une voix qui force sur ses aigus, une room trop facilement employée et un sous-mixage aléatoire des instruments. Une sorte de brouhaha improbable mais qui a le mérite d’avoir du rythme.
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Et pour cela, les percussions nous transportent entre l’Afrique et l’Australie, ajoutant à chaque titre une atmosphère exotique. » The Throw « est l’exemple du titre entraînant, tendu et psychédélique. Un style qui rappelle – vu de très loin- les Dandy Warhols dans les meilleures périodes. Un piédestal dont il est facile de descendre. Les nuits Jam de Jagwar Ma s’éteignent vite pour laisser place à une pop pauvre, camouflée par une montée d’électronique. Là, on compare plutôt à Oasis : un style cassé où il ne reste que le rythme qui ne parvient pas à enjoliver des lignes de chant simplistes ; à l’image des paroles.
Un univers très particulier qui ne sait trouver ses marques. Des sons étranges qui s’approchent de ceux de Matmos. Sauf qu’il manque à Jagwar Ma un travail sur la texture et la structure. L’électronique pyramidale ne laisse percer aucune montée, on est dans l’attente d’une vivacité qui n’arrive pas. Partagé entre une pop douteuse et des sortes de mix, Howlin ressemble à un pont durant un concert. Une répétition de l’univers sonore au point de pouvoir jouer aux sept différences entre » Four » et » Exercise » ; agaçante puisqu’il en devient complexe de reconnaitre les titres. L’insipidité des textes, et les montées parfois forcées du chanteur, peinent à laisser place à une sensibilité ou même une rage.
Bref, peu d’émotions et de passion pour un album. Comme s’il était interprété par des robots en manque d’âme humaine.