Hydrograd !
Aprés un double album, sortir maintenant il y a plus de 4 ans, Stone Sour revient cette année avec Hydrograd. Dommage que le groupe peine à se renouveler… La qualité même du disque n’est pas à mettre...
le 6 juil. 2017
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Vous ne pouvez pas savoir à quel point la passion de chroniqueur est difficile et en même temps unique. Lorsqu’on m’a demandé de réaliser la critique de Stone Sour, en mettant en avant l’importance de ce groupe que je suis depuis ses débuts, je me suis dit qu’un énorme poids pesait sur mes épaules. Ce n’était pas que la tâche m’impressionnait, mais, comme j’apprécie le groupe, et qu’un cinquième album pour une formation de cette trempe n’est pas anodin, je craignais de ne pas aimer ce qu’il nous proposait. J’avais tort !
Autant ne pas y aller par quatre chemins : Hydrograd est un chef-d’œuvre qui surpasse de loin le double House of Bones & Gold. En quinze titres, dont une introduction, Corey Taylor et ses acolytes parviennent à revisiter toutes les obédiences du metal, tout en leur offrant de magnifiques liftings et ouvrir des voies nouvelles. L’auditeur peut ainsi plonger dans le heavy metal : le furieux « Taipei Person/Allah Tea » qui ouvre le bal pour nous coller un uppercut que ne renierait pas Metallica ou Suicidal Tendencies, le superbe « Thanks God it’s Over » et son riff lancinant hérité des Twisted Sister ou le monstrueux « Whiplash Pants » qui tend un pont vers Slipknot, pour ensuite flirter avec le southern à la Black Label Society lors du pesant « Hydrograd », voire toucher de l’oreille le meilleur de Pantera sur le refrain du puissant « Fabuless » qui semble mêler le regretté groupe texan et les Foo Fighters. Car Stone Sour ne fait pas que s’inspirer, mais digère ses sources pour leur redonner un nouvel éclat et se les approprier avec talent.
A chaque fois, les riffs vous clouent sur place, tandis que la voix de Corey parvient à vous entraîner dans des mondes colorés, aux ambiances à chaque fois différentes. C’est le cas notamment sur le rock indé teinté de metal qu’est le superbe « Song #3 » ou la fausse ballade « The Witness Tree », poignante et finement ciselée, qui doit autant au nu-metal qu’au grunge. Stone Sour s’engage même sur des voies punk-metal avec « Mercy », dont la rythmique tourbillonnante et l’omniprésence de la basse tissent un filet dans lequel il est aisé de se faire prendre avant que les soli vous épinglent sans ménagement.
Vous allez me dire, tout cela a déjà été fait par ce groupe ou par d’autres. Pas vraiment, parce que Stone Sour pousse plus loin encore ses expérimentations, notamment avec « Rose Red Violent Blue (This Song Is Dumb & So Am I) » que l’on croirait née d’un croisement entre Queen, Faith No More et Bob Marley, ou encore « St. Marie » aux allures de complainte country rock acoustique qui fleure bon l’Amérique profonde et apporte un moment de pure légèreté au milieu du déchaînement de chansons métalliques. Le contraste est d’ailleurs étonnant lorsqu’on se passe ensuite « Somebody Stole My Eyes » qui montre toute l’étendue du talent de ce groupe, capable d’inscrire toutes les couleurs du metal dans une seule chanson. C’est simple, on dirait la pierre philosophale capable d’allier les fans de Disturbed, Twisted Sister, Black Label Society, Korn et Soundgarden. Il en va de même avec l’étonnant morceau qu’est « Knievel Has Landed », sorte de chaînon manquant entre le metal et le rock indépendant, dont les énormes guitares mettent en valeur des couplets qui montent en intensité avant d’ouvrir sur un refrain qui reste dans la tête.
Hydrograd s’impose comme le meilleur album du premier semestre 2017 et devrait s’inscrire dans les meilleures réalisations de cette année, voire davantage.
Créée
le 11 sept. 2020
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