Incontournable

concept de science-fiction peu commun à l’époque, mais parfaitement utilisé par le groupe. Œuvrant dans un speed metal mélodique, Scanner démarre son opus sur les chapeaux de roue avec « Warp 7 », un titre enlevé, accrocheur, influencé en partie par Judas Priest (écoutez le son des guitares au débutà qui tient autant à ses mélodies qu’à la voix légèrement déformée par des effets de Michael Knoblich. Cette belle entrée en matière dont les arrangements nous entraînent dans un univers d’anticipation est complétée par « Terrion », un superbe morceau entraînant aux rythmiques syncopées et au refrain fédérateur. La production, toujours d’actualité, propulse les morceaux avec une réelle dynamique qui permet d’apprécier chaque instrument
« Locked Out » s’inscrit ensuite dans la veine de Judas Priest, les bruitages de science-fiction en plus. Nuancé, torturé, ce titre se démarque par un refrain grandiloquent que certains groupes contemporains comme Glory Hammer ont certainement copié. En trois titres d’excellente facture, on se dit que le groupe a tout dit. Que nenni. « Across The Universe » nous scotche par son intelligence et sa construction. Débutant par une voix robotique, il se développe sur un tempo lent sublimé par la voix de Michael Knoblich et des chœurs énormes, ainsi que par le travail ciselé des guitaristes.
La face B débute par le speed « R. M. U. » qui évoque des chansons de marins, tout en se développant sur un rythme syncopé que ne renieraient pas les groupes de thrash de l’époque. Mais la différence avec ce genre, c’est que Scanner propose une musique plus légère, moins agressive, et d’une mélodicité évidente. Un grand moment de ce disque qui conduit à « Grapes Of Fear », un titre déjanté, sans doute le plus puissant de l’album, dont le riff central évoque Judas Priest, tandis que le principal s’appuie sur une batterie toujours à conte-temps. Des duels de guitares complètent le tableau pour un morceau justement axé dessus. Après ce déluge, « Retaliation Positive » apparaît comme anodin, avec son tempo lent et binaire, son refrain à hurler en chœur et ses arrangements futuristes. Si ce morceau n’est pas mauvais, c’est sans doute le moins bon de l’album. Celui-ci se termine sur « The Killing Fields » un heavy speed qui tient l’auditeur en haleine jusqu’au refrain volontairement retardé, mais qui donne envie de secouer la tête en cadence. En 38 minutes le voyage est terminé et la seule envie de l’auditeur est de le remettre sur sa platine.
L’album sorti à l’origine en vinyle ne contenait que 8 titres, mais les versions postérieures intègrent deux titres qui font partie de l’histoire comptée tout au long des chansons. Ainsi, on peut retrouver le speed « Wizard Force », un bon titre heavy speed dans la lignée de ce qui se faisait à l’époque chez Helloween, et surtout l’excellent « Galactos », étrangement absent de la version du départ alors qu’il s’agit sans doute de leur meilleur titre. A la fois speed, heavy, mélodique et original, il figurait sur une compilation de Noise et donnera même son nom à une sorte de best-of du groupe en 2017.
Indispensable, Hypertrace est certainement l’un des meilleurs albums de speed metal jamais sorti.