Liam est bien le fils de son père, Neil Finn, fine lame de la pop et leadeur de la référence Crowded House. Je ne sais pas si le talent est héréditaire mais le jeune Liam – 24 ans – peut bien sauter de joie sur I’ll be lightning, son avenir semble voué à devenir radieux, à l’image même de sa musique. Car Liam Finn, s’il fait de la pop, n’en oublie les côtés solaires et l’entrain positif que ce genre de musique peut dégager. On se croirait revenir au premier Eels où la gaité partagée se fait sans facilité et sans niaiserie (Better to be). On peut même noter une certaine force chez Lead Balloon ou the place like me où un peu plus saturé, les titres pourraient devenir un titre de Nirvana rencontrant les Kinks.
Comme dans tout album personnel, la mélancolie peut poindre le bout de son nez mais Finn chasse vite ses vieux démons par un regain d’énergie bienvenue (Second chance). Avec lui, les ballades folks se teintent de couleurs mordorées, plus aptes à réconforter comme un bon thé chaud qu’à déprimer (gather to the chapel). Un doux petit parfum de nostalgie émane de Fire in your belly, music moves my feet ou de Lullaby, là encore, on se sent dorloté, chouchouté…Parfait pour un hiver froid. L’omniprésence d’une guitare acoustique donne à tout l’album un petit côté artisanal du songwriter à l’ancienne (le troubadour Donovan n’est parfois pas loin ni les psychés Incredible string band sur le morceau-titre). D’ailleurs, fort de son fait, Finn a pu affronter seul sur scène les difficiles publics de Lemonheads et Eddie Vedder. Liam Finn partit pour aller loin.