J'ai toujours eu, et j'aurai toujours, un peu de mal avec ces groupes qui misent tout sur la voix de leur chanteur (qui est souvent une chanteuse) et nous servent en arrière-plan une musique d'accompagnement, comme s'ils avaient peur de le (la) déranger pendant qu'il (elle) fait son taf. Le minimalisme de "If You Wait" me rappelle celui du premier album de The XX (autant dire des mauvais souvenirs donc), la différence étant que tous les morceaux sont lents, placides comme l'eau d'un lac en automne... Bref, on se fait chier. C'est la pensée qui m'a le plus traversé l'esprit pendant que je subissais cette ambiance feutrée qui ne ferait pas de mal à une mouche londonienne : qu'est-ce que ça doit être pénible en concert ! Sans rire, ça sert à quoi d'avoir un guitariste si c'est pour qu'il soit bridé à ce point ?
Alors oui, Hannah Reid a une belle voix (on a tout le temps de s'en rendre compte), la reprise du "Nightcall" de Kavinsky est excellente, "Wasting my young years" et "Sights" sont des titres assez touchants et passables... Mais tout le reste s'ensable dans un demi-sommeil perturbé par quelques sursauts, et s'il m'arrive assez régulièrement d'apprécier les ballades, je n'attends pas d'un jeune groupe, anglais de surcroit, qu'il m'aide à m'endormir le dimanche après-midi quand il pleut.
Les siestes, c'est comme London Grammar : pas très rock'n'roll.