Entre imaginaire et réalité
Les conséquences du succès et de l’appellation grand public peut sembler bien aguichant sur le papier, il n’empêche qu’elles revêtissent aussi un manteau intimement rattaché à un fardeau très lourd à porter. Adulés par les uns sans demi-mesure, détestés par les autres avec tout autant d’extrémisme, la face dorée est accompagnée d’une malédiction qui peut parfois être pesante. En cela, Nightwish a dû en faire l’amère expérience au cours de sa carrière. La plus fraîchement arrivée Anette Olzon (Chant), remplaçant une Tarja Turunen très appréciée des fans s’étant faite virée comme une malpropre aussi. Qu’il a dû être difficile pour elle d’appréhender les critiques acerbes de ses détracteurs dès son arrivée qui ne se sont pas dérangés à la tamponner avec virulence sans aucune forme de procès. Il n’y avait pourtant pas de quoi démarrer au quart de tour de la médisance, Nightwish a choisi sa nouvelle frontwoman de telle façon à ce qu’aucune comparaison subsiste entre elle et sa vocaliste originelle, à savoir inclure une toute nouvelle forme vocale diamétralement différente de l’ancienne. Après, je ne vais pas non plus jeter la pierre trop durement, j’ai moi aussi eu une relation chaude-froide avec le combo finlandais. Je l’ai d’abord apprécié puis dénigré. Le souci n’étant pas le changement d’identité vocale – j’ai toujours mis en doute la réputation dithyrambique du talent de cette chère Tarja tant d’autres vocalistes officiant dans le même registre la dépassent des pieds à la tête – mais surtout mon entourage amical composé d’admirables groupies m’ayant confronté à l’overdose pure et simple. Heureusement, aujourd’hui, les choses ont bien changées, mon animosité envers la musique du groupe s’est estompée après quelques années de vides « nightwishiens » dans mes oreilles et je recommence doucement à récupérer mon statut de sympathisante.
Aujourd’hui, je m’en vais chroniquer ce qui pourrait être considéré comme la colombe symbolisant l’apaisement retrouvé avec la bande à Tuomas. Même si le pas de ma part vers Nightwish ne va pas jusqu’à me conduire à réécouter Dark Passion Play (que je possède pourtant) qui m’a brisé les oreilles, non pas pour sa mauvaise qualité mais pour les écoutes intensives forcées qu’on m’a imposé à sa sortie en 2007, le fait d’avoir dépensé mes deniers pour acquérir pas longtemps après sa mise en bac leur dernier bébé sorti en fin d’année dernière est déjà une bien belle preuve de ma bonne foi. Et vous vous doutez bien que depuis le temps – en plus des deux dernières semaines où il tournait de façon intensive dans ma platine pour préparer cette dite chronique – j’ai bien des choses à dire sur ce sujet pourtant bien potassé. Et pourtant, Nightwish a foutu en l’air par son actualité de ces derniers jours une petite partie de mon discours. Je suis donc assez embarrassée, un peu perdue car je ne sais pas si je me dois de conserver mes paroles originelles ou bien y apporter modifications. [...]