Quand j'étais petit, j'écoutais les contes de Marlène Jobert, aujourd'hui, je matte sa fille dans le dernier 300, qui est vraiment trop....
Euh je reprends.
Quand j'étais petit, j'écoutais les contes de Marlène Jobert sur K7 Audio. Ouais, ça rajeunit pas tout ça. Bon et bien en fait, il faut dire que je n'ai plus trop l'âge pour ces choses-là, mais c'est toujours bon de se rappeler cette époque bénie. Aujourd'hui le quotidien est morose, alors rentrer dans un petit conte de fée, ce n'est pas de refus!
Par la voie musicale, cela est rendu possible par un brave homme nommé Tuomas Holopainen, sorti tout droit du pays du Papa Noël, le capitaine incontesté et incontestable du galion Nightwish depuis maintenant presque 20 ans. Un capitaine redoutable qui dirige son vaisseau d'une main de maître. Il faut dire qu'il n'a eu de cesse de le façonner à son idée, son image. Sa vision de la musique est assez unique dans le monde macroscopique du Metal.
Certes il s'agit de Metal Symphonique, l'un des sous-genre les plus actifs, il suffit de voir la popularité et le nombre de formations s'adonnant à cette pratique. Epica, Within Temptation, After Forever, Delain, Rhapsody, patati-patata. Mais les meilleurs, c'est bien la bande à Toto.
Depuis Once, album décisif dans la carrière du groupe, l'orchestre symphonique fait office de 5eme membre du groupe (bon 6eme aujourd'hui puisque à l'heure où j'écris ces lignes, Troy Donockley est ce 5eme membre). Et les arrangements, dignes de bandes son de grands films épiques font immédiatement mouche.
Nightwish est différent des autres groupes de metal sympho. Là où bon nombre de groupes tapent soit dans le too much (Rhapsody), soit dans le "petits arrangements par ci-par là et sonorités légèrement pop" (Within Temptation), l'orchestration symphonique va, chez Nightwish, faire véritablement corps avec la musique très heavy du groupe. Imaginaerum en est le parfait exemple.
Parfait, car depuis Century Child, l'ambition de Tuomas était de donner toujours plus de grandiloquence à la musique de Nightwish, et on peut aisément affirmer qu'il y est arrivé sur ce qui constitue à mon sens, l'un des tout meilleurs albums de la formation finlandaise. On trouve toujours les riffs bien lourds présents depuis Century Child, mais surtout, les vocaux magistraux d'Annette et de Marco. Oui, cette fois, fini l'Annette brouillonne et quelconque de Dark Passion Play, sa voix trouve enfin une vraie "patte" il n'y a qu'a voir la diversité des registres employés sur ce petit bijou qu'est Imaginaerum. "Storytime", "Slow, Love, Slow" et son ambiance jazzy, et surtout la diabolique "Scaretale" où elle se fait sorcière démontrent le vrai talent de la remplaçante de Tarja, dans une ambiance des plus immersives. Mentionnons également sa voix douce et angélique sur un chaleureux "Turn Loose Mermaids"... Envoûtant!
Le constat que l'on peut faire? Et bien que l'on est en face d'une oeuvre qui n'en fait pas trop, ce qui n'était pas gagné d'avance quand on connaît l'ambition artistique de Tuomas, on tape dans le presque parfait. Allez chipotons un peu, parlons de la longueur de Song of Myself qui peut éventuellement en ennuyer plus d'un. Mais à coté de pépites comme "I Want My Tears Back" et ses arrangements celtiques (redoutable en live) le final "Last Ride of the Day" qui clôt l'album en véritable furie, c'est bien peu de choses que l'on peut reprocher à cet album.
Composé comme une bande-son de film (L'intro "Taikatalvi" et l'outro "Imaginaerum" font office de générique pourrait-on dire!) Imaginaerum est une totale réussite. Mais ce style de succès colle bien au groupe finalement, il fait office de block-buster. Un vrai divertissement qui vous fera rentrer dans un monde merveilleux, qu'il soit onirique ou horrifique. Nightwish reste bien le maître-étalon du Metal Symphonique.