Immortalized
6.3
Immortalized

Album de Disturbed (2015)

La première fois qu'on lance Disturbed sur son lecteur de vinyles, ça vous fait un drôle d'effet, surtout lorsque comme moi l'on écoute peu de métal. Que ce soit au niveau du chant qui s'élève jusqu'au cri sans perdre de sa musicalité, de la guitare admirablement bien maniée qui réussit l'exploit d'être rapide, puissante et mélodieuse, ou de l'ambiance générale de l'album qui secoue jusqu'au dernier de vos neurones, on sent qu'on a là un groupe talentueux qui a une vraie identité. Et au risque de passer pour le dernier des blasés, je trouve que ça fait du bien, à l'ère des chansons génériques qui obéissent d'avantage à un genre et à des cahiers des charges qu'à l'univers d'un auteur-compositeur, d'avoir un groupe ayant cette originalité.


Et puis on commence à tiquer. A plusieurs reprises, il a fallut que je vérifie si j'avais bien changé de chanson, parce que je n'arrivais pas vraiment à les distinguer les unes des autres. La ligne de basse est toujours la même, le rythme ne change pas vraiment et le chanteur s'époumone toujours d'avantage. Si les paroles n'étaient pas là pour rattraper le coup, on jurerait que l'ensemble n'est en fait qu'une seule (trop) longue chanson. Alors on se concentre sur les paroles et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles sont bien moins épiques que ce que l'on s'imaginait à la seule écoute de l'ambiance générale, car Disturbed nous parle...d'amour. Plus précisément de la relation que le chanteur a eut avec une femme et dont on comprend qu'elle s'est mal terminée. Alors bien sûr, je ne dit pas qu'une chanson de métal doit forcément parler d'une lutte à mort contre une armée de démons, mais j'ai trouvé le contraste entre l'aspect épique de l'instru et du rythme et ce qui nous est dit assez...comique. Ce qui casse quand même le trip.


Heureusement, dans cette plaine où rien ne se distingue, se trouve deux pinacles. D'abord une chanson qui sort du lot, 'what are you waiting for', d'une parce qu'elle est plus travaillée rythmiquement et musicalement que les autres (de mon point de vue), et de l'autre parce que l'on imagine très bien le chanteur s'énerver de voir l’ambiguïté entre lui et cette femme ne jamais rien donner alors qu'ils en ont clairement envie tous les deux. Et puis....il y a le surpassement. Un ovni dans l'album, sous la forme d'une musique d'abord calme, toute en retenue et en mélancolie, qui augmente progressivement vers l'épique traditionnel du groupe, donnant un ensemble d'une cohérence et d'une musicalité onirique rare. En même temps, lorsque l'on sait que la musique en question est une reprise de 'the sound of silence', on ne s'étonne pas vraiment....


Bref, à écouter une fois en entier si on a du mal à se réveiller le matin et qu'il n'y a plus de café, et deux musiques à mettre d'urgence sur sa playlist tant elles sortent du lot. Mais autrement, pas de quoi en faire un plat (humour).

Pulsar
6
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le 2 avr. 2017

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