Non je déconne, le rock a jamais été aussi bon que dans les années 2000, je suis pas un de ces connards de nostalgiques des années 60.
Par contre cet album m'a déplu.
Déjà, je crois que tout le monde s’interroge encore sur l’intérêt de sortir la quasi-totalité des morceaux sur des EP quelques mois avant si c’est pour en faire un album après. Etrange.
Les Pixies deviennent un peu de ce qu’ils avaient réussi à ne pas être dans les 90s : un groupe de pop moyen. Des suites d’accords simples et au rythme linéaire, et une basse chiante pour soutenir une guitare lead bouffée par la reverb. C’est une recette fréquente sur ce disque, celle-là même qui me fait ne pas avoir une grande estime pour la musique de cette décennie. En fait, des groupes à guitare des années 1990, je n’en écoute que deux. Les Pixies, et Nirvana, deux groupes proches à plusieurs égards.
Et pourtant, il serait bien difficile de comparer Indie Cindy à quelque album de Nirvana. Il ne reste plus grand-chose des Pixies nerveux et saturés d’antan. Ce qu’on peut comprendre ; la calvitie et les lunettes de vue n’aident pas vraiment lorsqu’il s’agit d’endosser un costume de rock star dont ils n’ont de toutes façons jamais voulu. Ce que je regrette davantage, c’est une certaine fadeur. Il faut dire que chaque album des Pixies était animé par le désir d’expérimenter différentes composantes du rock, si bien qu’il est assez facile de savoir à quel album appartient un de leurs morceaux.
Non pas que cet album ne trouve pas son style, mais il me semble qu’il manque un peu d’âme. Et je n’imputerai certainement pas ça à une régression dans leur talent de composition. Le défaut majeur vient à mon sens de la production. Abandonner le son Pixies, si singulier, était un pari risqué, et il est raté. Il y a ces guitares, dont je parlais plus haut, à la reverb un peu trop gentille, et qui se refusent parfois à un son plus direct et bourrin même lorsque cela paraît indispensable. Ici je vise particulièrement le morceau Indie Cindy, qui est tout proche d’être très bon mais que je n’écoute qu’avec cet arrière-goût de frustration. Alors qu’on les sent à l’aise et bien meilleurs sur What Goes Boom, quand ils acceptent enfin de salir un peu leur son. Il y a aussi la voix de Frank Black, vraiment pas mise en valeur, bien plus lisse qu'elle ne l'est d'habitude.
Jusqu’alors, la petite rivalité interne entre Frank Black et Kim Deal, bassiste et choriste historique du groupe, je m’en battais un peu les couilles. Il s’avère que ça s’est ponctué il y a quelques mois par le départ de Kim Deal, et on a quand même du mal à ne pas corréler ce départ avec cette direction discutable. Il reste malgré tout quelques bons morceaux dans cet album. Mais des morceaux que je pense intégrer à ma bibliothèque, j’en compte quatre : What Goes Boom, Bagboy, Magdalena 318, et Blue Eyes Hexe. C’est bien peu pour un album des Pixies