IDK n'est pas incertain. Au cours de sa carrière naissante, le rappeur né dans le Maryland est devenu un conteur réfléchi qui évite la caractérisation simple.
Cette qualité attentive se retrouve dans cinq projets, à commencer par le programme Sex, Drugs & Homework de 2014 , SubTrap en 2015, Empty Bank en 2016, IWasVeryBad en 2017 et IDK & FRIENDS :) l'année dernière. Avec la sortie de chaque nouveau projet, le jeune homme de 27 ans a développé un catalogue en constante évolution mettant en avant les acrobaties techniques et l’ambition conceptuelle.
Parmi les cinq œuvres complètes d' IDK , IWASVERYBAD, publié par Adult Swim, constitue son offre la plus impressionnante. Maintenant, deux ans plus tard, il revient avec "Is He Real?", son premier "vrai" album publié par la Warner Music Group. J'ai bon espoir que le soutien d'un grand label ne fera qu'améliorer ses points forts. Seul le temps et la musique nous le diront.
Un peu plus tard...
Après plusieurs écoutes,
VERDICT :
Sur Is He Real?, IDK étend son art plus vaste que jamais. Mais si un concept sur Dieu et leur existence lie les chansons entre elles, le matériau n'a guère d'autre chose en commun.
Is He Real? manque de continuité musicale. IDK vise à tout faire, mais ne parvient pas à trouver une formule qui permette aux titres Trap, ceux pour la radio et aux mémoires sur la société de vivre en harmonie sous le même toit. Créer un album de rap conceptuel dans les limites d'une structure ressemblant à une liste de lecture est une tâche presque impossible.
En dépit de ces lacunes, Is He Reall? n'est pas sans bonnes idées et exécution, loin de là. DMX surgit sur "The E inBlue", Tyler, The Creator, sur "I Do Me . . . You Do You" propose une réflexion sur un pouvoir supérieur, J.I.D. et Pusha T sont jouissifs sur "Porno", "December" Ft Burna Boy est chaleureux à souhait, "No cable" parle des maux sociaux, c'est un titre rap bien pensé qui s'attaque à l'époque dans laquelle nous vivons. Et il y a "Julia..." le dernier titre, nommé d'après sa défunte mère, je crois. IDK plonge droit dans le personnel. Il passe en revue une liste de choses qu'il aurait pu être. Il donne des vibrations de l'époque mixtape de Kendrick. Il parle de sa mère. Son beau-père a donné le sida à sa mère. C'est une fin sale mais profonde et forte.
Is He Real ressemble finalement, a une compilation de singles franchement bien foutus.
Le format album sans réel fil conducteur ne lui rend pas service. C'est dommage.
Ce n'est pas pour autant qu'il faille sous estimer cet artiste complet capable de nous conter un univers bien à lui.
IDK fait partie de ces artistes surdoués a qui on a envie d'être plus dur dans la critique car nous savons bien que ses qualités artistiques dépassent de loin la plupart des (pseudo)rappeurs du moment.
Et il est bien réel.
7/10