Si les French Cow-boy font une longue carrière - ce qu'on leur souhaite - avec le recul cet album sera perçu comme leur virage anglophile. Dès leur premier album, les ex Little Rabbits, prenant un nom pour le moins signifiant, avait choisi d'aller visiter musicalement les grands espaces américains. Avec ce nouvel album, les Nantais semblent se rappeler à leur bon souvenir qu'ils ont écouté dans leur jeunesse de la musique anglaise. L'esprit est moins stricto sensu américanophile même s'il en reste des traces brillantes : on ne change pas de monture comme ça et quelques titres folk, garantie 100% à l'ouest de Appalaches, viennent garnir copieusement la galette. Mais l'essentiel est désormais dans un entre-deux, comme le prouve le premier morceau judicieusement appelé Home : un air de Procol Harum, à moins que ce ne soit un House of the Rising sun bis, preuve que le chez soi des French cowboy se situe des deux côtés de l'atlantique.
Sur Girl, l'un des meilleurs titres de l'album, les Français noient dans une obsession hallucinatoire un gimmick de garage band avec banane et perfecto. C'est sur, French Cow boy remplit désormais un plus large spectre. Des morceaux francs du collier auraient même tendance à placer le groupe dans une veine punk à peine revisitée (is the city). Par les effets utilisés, notamment une pédale Flanger, le groupe ne rechigne pas à donner un petit côté Cure à certaines de ses mélancolies ( Saw your sister, you're not alone) ou plus généralement se réclament des mélodies aigres douces de la new wave (On my way). Pas encore un masterpiece ("chef d'oeuvre" en français) mais s'en rapproche avantageusement