En 1974, Keith Richards est presqu'aux abonnés absents - lire son édifiante biographie -, et "Goat's Head Soup" a annoncé la fin de la suprématie absolue du "plus grand groupe de rock du monde". En 1974, je n'attends rien de particulier de "It's Only Rock'n'Roll", si ce n'est sa magnifique pochette de Guy Pellaert, et je prends une bonne (petite, quand même...) claque : cet album, certes mineur si on le compare aux œuvres colossales qui l'ont précédé, est une franche réussite.
Comme le titre l'indique, les Stones reviennent au rock'n'roll simple (même si évidemment coloré de soul et de funk), avec des riffs accrocheurs (si, si, Keith était encore là), une interprétation globalement extraordinaire (voilà le meilleur album de Mick Taylor, juste avant son départ, parce que Jagger / Richards refusaient de reconnaître sa contribution aux meilleures compositions du groupe), des chansons excitantes, et un Jagger très en forme vocalement.
Alors, pourquoi ne pas accepter que le "génie" des Stones a - à jamais - disparu, et prendre notre plaisir là où on peut ? Il suffit d'oublier le "cirque" stonien, et la caricature d'eux-mêmes que sont devenus les "Glitter Twins", de ne plus rien attendre de spécial, en effet, d'un disque des Stones... et la magie du rock'n'roll opère encore, ici. Pour la dernière fois, ou presque...
[Critique remise en forme en 2022]