Après la faillite de leur label, le retour des 4 hawaïens de Chokebore peut tenir du miracle ; le titre de ce nouvel album est donc bien choisi et à l'écoute du contenu, il l'est doublement. Ce cinquième opus peut être considérer comme celui de la maturité. Que l'on se rassure, Chokebore n'a pas abandonné son rock sur le fil du rasoir (électrique) : sur le poignant « Snow », des riffs emocore viennent plomber une atmosphère bucolique. La ballade « Be forceful » s'oublie dans un épanchement sonique avant de finir dans la quiétude. Et le dernier « She flew alone » propose un dernier sursaut rock avant le silence… Chokebore propose toujours une musique qui ne refuse pas les aspérités. Au contraire. Mais le groupe a indéniablement mûri : l'étonnant « Police » vogue sur les traces de Radiohead ; quant à « Geneva » tout en clair-obscur, il donne la preuve indéniable de belles qualités d'écriture. « Ultra lite » où la voix de Troy ressemble vraiment à celle de John Lennon enfonce le clou : cette chanson à rapprocher du répertoire des Beatles, démontre que chez les hawaïens personnalité et universalité cohabitent parfaitement. Espérons que le titre « Ciao LA » autoproclamé single de l'année 2002 (le genre de morceau que Franck Black rêverait de refaire) soit le sésame efficace pour que le plus grand nombre s'attarde sur un album passionnant de bout en bout. A peine sorti déjà un classique.