Jeannine
6.8
Jeannine

Album de Lomepal (2018)

Après le fulgurant succès de FLIP et la consécration , le deuxième album de Lomepal était attendu de pied ferme. 1000°C, son duo avec Roméo Elvis produit (en partie) par Vladimir Cauchemar annonçait une couleur plus lancinante, loin du banger efficace qu'était Pommade et du tubesque et entêtant Yeux disent.


Le succès n'a pas tant aidé Antoine, se sentant toujours aussi seul dans sa folie, à l'image de Dave Grohl et ces filles qui se succèdent sans trouver l'âme sœur et la solitude qui se fait douloureusement ressentir. Rien n'a vraiment changé, c'est ce qu'il nous conte avec le Mômes qu'il est resté et l'aérien Cinq Doigts, assurant que le succès n'est rien s'il n'est pas partagé avec ceux que l'on aime.


L'acceptation de ce que l'on est semble ainsi l'idée maître de ce second album, portant le prénom d'une grand-mère ayant le même syndrome qu'Antoine . Comme pour tenter de se rassurer, se dire qu'accepter la folie de cette dernière, c'était accepter la sienne.


S'accepter tel que l'on est , le fait d'être "faible comme un homme" (X-men avec son pote JeanJass) ses envies suicidaires (Plus de larmes) ou simplement d'être un artiste raté comme dans le génial La vérité avec OrelSan, enfonçant le clou avec Le Vrai Moi ou Le Lendemain de l'Orage.


Ainsi, comme un hommage à Jeannine et à sa situation familiale compliquée (Beau la folie) l'album nous contera, au détour de plusieurs interludes, la description de cette jolie folie, douce et poétique et de cette acceptation, qu'Antoine portera à jamais en lui comme sur la pochette. Ma cousin remet ainsi les pendules à l'heure, ego-trip énervé où il assure que la haine des autres n'est qu'un moteur et d'entonner fièrement :


Viens pas nous voir chez les fous tu pourrais gâcher la fête


Dans le livret , instumental aux notes douces et lancinantes, viendra clôturer cette fête, comme un lendemain de soirée avec une ambiance ralentie sous Lexomil, teinté d'une couleur irréelle et de lendemains lumineux. Un album à la production parfaitement cohérente et aboutie où plane une folie douce et parfaitement acceptée. Un univers presque irréel où l'on a envie de rester.

QuentinBombarde
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 10 déc. 2018

Critique lue 1.2K fois

5 j'aime

QuentinBombarde

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

5

D'autres avis sur Jeannine

Jeannine
Nicolas_S
8

Backflip

Étant donné que Lomepal accompagné de son nouvel ami Orelsan le demande si gentiment : je vais dire la vérité sur cet album, de toute façon elle est plutôt jolie ! Jeannine arrive 1 an et demi après...

le 7 déc. 2018

48 j'aime

5

Jeannine
ElectricBooz
2

Doucereuse pleurnicherie d'un paltoquet (ou d'un pâle tocard)

Ceci n'est pas une tentative de critique. Dans ma vie, j'ai connu une fille nommée Jeannine. Elle avait un gosse mal élevé et je m'étais bagarré avec son ex-copain. On a fini par se quitter, puis, un...

le 8 déc. 2018

15 j'aime

4

Jeannine
Nyctalope
8

Lomepal, l’homme paumé dans la machine

Le rappeur parisien est de retour avec un deuxième album, « Jeannine », prénom de sa défunte grand-mère maternelle. Un opus plus intimiste et homogène, un an après avoir été révélé au grand public...

le 13 janv. 2019

5 j'aime

Du même critique

Jusqu'à l'aube
QuentinBombarde
3

Jusqu'à la loose

Jusqu'à l'aube aurait pu être un concept plutôt sympathique. Des épisodes de 20 minutes dans lesquels un trio d'humoristes est lâché une nuit jusqu'aux premières lueurs du jour dans un lieu soi...

le 11 janv. 2020

25 j'aime

3

Hippocrate
QuentinBombarde
7

Urgence de l'instant

Après avoir sur plusieurs longs métrages traité le thème médical dans toutes ses largeurs, l'ex médecin généraliste Thomas Lilti enfonce le clou (ou la seringue) avec la série Hippocrate qui suit...

le 29 nov. 2018

24 j'aime

2

Énorme
QuentinBombarde
7

La Femme en Sainte

Énorme c'est également la place qu'occupe Jonathan Cohen en cette rentrée particulière. Présent cet été dans Terrible Jungle, et à l'affiche d'une série Netflix et Canal +, l'acteur est omniprésent,...

le 4 sept. 2020

18 j'aime

1