Cet album a déjà 50 ans ! Cela se fête, c'est donc dans ce but que je vais analyser une grande partie de la discographie de Sardou avec ce premier opus en tête. Sorti en 1970, après avoir été renvoyé de chez Barclay, Sardou décide de former avec son ami Jacques Revaux et Régis Talar, la société Tréma afin de produire son premier album. C'est Philips qui va éditer d'ailleurs les 2 premiers disques de Sardou.
Ici, on se trouve dans un disque qui cherche à séduire un public suite aux nombreux échecs des autres chansons de Sardou chez Barclay, avec beaucoup de chansons d'amour comme "Restera-t-il encore" (sympathique), le grand classique "Et mourir de plaisir", "Quelques mots d'amour" (clairement, l'une des plus ratées de l'album), la plupart écrite par Sardou et Vline Buggy. Mais on a également droit également à des chansons plus sérieuses comme "Petit" avec le divorce, "Monsieur le président de France"(une de mes préférées), "Les ricains"(un autre classique) et "America America"(assez vieillotte et kitch) avec l'admiration de Michel pour les américains ou la vieillesse avec un texte très mature "Auprès de ma tombe".
Enfin, il y a d'autres chansons plus joyeuses comme "J'habite en France" avec son chauvinisme bien prononcé, "Les dimanches" assez drôle même si un peu mysogine et la chanson à boire par excellence "Les Bals populaires", loin d'être démodée aujourd’hui.
Finalement, l'ensemble pâtit d'un manque de cohérence dû à un mélange de titres de chez Barclay(1966-69) et de chez Tréma (1970), ce qui rend déjà le disque un peu dur à écouter. On voit que Michel cherche son style et que tout n'est pas encore au point. Et les 2 gros points noirs de l'album, selon moi, c'est le mixage qui mériterait un petit coup de jeune et surtout ces compositions de Jacques Revaux, même si certaines sont réussies comme "La Neige" ou "J'habite en France", d'autres sonnent vraiment datées ("Quelques mots d'amour en tête" !), en même temps le disque a 50 ans , ce qui explique en grande partie ces 2 points.
En conclusion, ce disque, loin d'être parfait se laisse écouter même si on voit clairement que l'aboutissement des idées ne sont pas encore présentes (ce qui se développera quelques années plus tard). En ce qui concerne les titres bonus de la version CD, ils sont sympathiques même si on retrouve clairement la misogynie ambiante sur presque tous les titres, sauf "Le rire du sergent", un classique indémodable.