Je n'ai jamais réussi à accrocher au rap. Soit il n'y ni instru ni inspi, soit il manque l'instru. Je peux très bien admirer les talents d'écriture de certains (rares, comme Guizmo ou Nekfeu) mais je suis foncièrement incapable de me forcer à écouter ça plus de 5 minutes. Il manque toujours un monde, une ambiance, une résonance.
C'est justement ce que j'ai trouvé dans JVLIVS. En premier lieu pour ces instrus très travaillés, et en second lieu pour l'esthétique plutôt original, qui est celle de son protagoniste principal, SCH. C'est d'ailleurs, sans surprise, le seul album qui ne fait pas trop pitié en version symphonique. Les thèmes ne sont pas vraiment originaux, mais ont le mérite d'être poursuivi à fond, avec un flow très raccord qui est une des particularités du chanteur. Si on veut se la jouer gangster, autant le faire de manière crédible et assumée. Chaque morceau à une dynamique différente mais pourtant le tout est cohérent et organique, c'est vraiment très plaisant à parcourir.
Certes, les interludes sont caricaturales et on déplore un manque de variété, mais il y a une énergie et une mélancolie que l'on retrouve trop rarement dans le rap.
J'espère que SCH persistera dans cette voix.