2017 : je l’attend, il l’a enfin annoncé, le titre n’est pas terrible mais qu’importe, IL est de retour. 4 ans après le sympathique mais pas incroyable MMLP2, 8 ans après son dernier chef-d’œuvre. Revival. La douche froide, glaciale, l’album est mauvais, merde, je ne retiens même pas le titre des morceaux, le flow est moyen/nul, les samples rock...? ratés, merde, merde, merde. Je n’ai pas aimé un album d’Eminem, c’est la première fois qu’il se foire à ce niveau, le roi n’est plus, mais reste de bons souvenirs, des souvenirs inoubliables même, des chef-d’œuvres, heureusement qu’ils m’ont marqués, eux.
Vendredi matin, réveil au dernier jour de vacances, un tour sur Instagram, quoi ? un nouvel album ? comme ça ? Et pourtant je ne ressens rien, Revival m’a détruit. Les premiers retours son pourtant bon, go, on écoute.
PUTAIN ! MAIS OUI ! Le premier morceau est fou, le deuxième aussi, putain c’est quoi ce bordel ? Le troisième merde ! Une tuerie !
Il est là le Eminem que j’aime, celui qui kick sale, qui détruit tout !
Kamikaze est l’album que l’on attendait plus, l’échec de Revival a été dur pour Em’, mais le voilà de retour. Toutefois ce n’est pas pour autant qu’il abandonne ce qu’il voulait dire, sur Trump et l’Amérique qui s’en prennent plein la gueule à nouveau, mais de façon plus modéré que dans Revival, heureusement. Le rap entier y passe, le mumble rap surtout, Eminem en profite pour dire ce qu’il a dire sur la génération actuelle, les Lil Pump, Lil Xan, Lil Biatch je sais pas quoi, les Migos et compagnie. Il s’en moque et les écrases, c’est Slim qui parle dans The Ringer, Fall ou le puissant feat avec Royce : Not Alike, dans lequel il montre que ce n’est pas difficile de faire comme eux, et même de faire mieux, surtout quand on s’appelle Eminem. Sauf que ce n’est pas un simple clash avec les mecs qui marchent aujourd’hui, Eminem montre que malgré son âge et son statut « d’ancien » du rap, il connaît toujours bien ces histoires, il a toujours une vue sur ce qui se passe chez la nouvelle génération. Et plutôt que de simplement se mettre à taper sur eux, il parle aussi de ceux qu’il aime aujourd’hui, dans le meilleur morceau de l’album notamment : Lucky You en feat avec Joyner Lucas. Dans ce morceau on assiste à un jeu entre les deux rappeurs, deux rois, l’un incontestable et marquant qui a pourtant fini par toucher le sol l’année dernière, l’autre qui n’est même pas encore couronné.
Eminem aborde des sujets plus personnels de sa vie sentimentale (Good Guy, Normal...), et profite de l’énorme Greatest pour se l’a jouer egotrip, ce qu’il peut aisément se permettre. On touche alors une certaine redite dans ses thèmes, mais il faut croire qu’il en est conscient car avec seulement 11 titres (+ 2 skit), rien ne paraît vraiment en trop et l’album s’écoute d’une traite sans redondance.
Les prods sont relativement propres même si il faut avouer que ça reste dans ce qui se fait à l’heure actuelle, d’un autre côté on n’écoute pas Eminem pour les instrus.
Le flow est plus large, plus diversifié, c’est propre, sec et incisif, un Em’ au top. Toujours un peu énervé sur certain passage où il se remet à rapper très vite, mais ça reste acceptable et bien mieux incorporé qu’avant.
Un album propre qui redonne au nom d’Eminem toute sa noblesse, un Eminem comme je l’aime qui remonte au niveau du top actuel et qui prouve que même le temps ne tue pas le talent.
Petit tour titre par titre :
« The Ringer », « Greatest » et « Lucky You » sont des valeures sûres, clairement dans le haut du panier.
« Normal » fonctionne très bien malgré un thème déjà bien abordé.
« Stepping Stone » est assez étonnante, il parle de la relation avec D12 et du fait que, à la mort de Proof et la dépression qui s’en est suivi pour Em’, il regrette que leur carrières solos n’est pas décollés, c’est vraiment intéressant et très bien fait.
« Not Alike » est un énorme feat avec son acolyte Royce da 5’9’’ ou tout le monde y passe.
« Kamikaze » est sympa sans plus, la prod est assez moyenne.
« Fall » est très bien, sur un refrain de Justin Vernon (Bon Iver), dommage de s’en prendre à Tyler quand même.
« Nice Guy » ne plait pas beaucoup, mais perso j’aime bien le côté dérangé de l’instru et de la voix de Jessie Reyez qui déraille, je trouve qu’il y a du Kanye West dans cette dissonance.
« Good Guy » est sympa mais assez oubliable après « Normal », la participation de Reyez à nouveau en fait un titre vraiment appréciable quand même.
« Venom » est pour moi en trop, sorte de placement de produit qui fait tache, dommage de finir là dessus.