Aaaaah, Vincent Delerm, un été 2002, entre Bordeaux et la Riviera. Il me racontait des histoires simples sur mon autoradio. J'avais l'impression d'en être l'acteur, à force de les écouter. J'étais à Deauville, au zoo, à Avignon ou chez mes beaux-parents. En 2004, il me projette à Kensington Square "une des plus vieilles places de Londres, où habitèrent William Makepeace Thackeray et John Stuart Mill" précise le site de l'office du tourisme touruk.co.uk.
Alors comme ça Vincent serait enfin sorti de son petit monde parisiano-parigot ? Il a voyagé, vu d'autres horizons et nous en fait part ? Non, il a juste pris l'Eurostar le temps d'un week-end et de deux chansons, les huit autres étant composées sur la base de souvenirs et prétentions.
Ce nouvel album n'apporte rien au précédent. Par moment, on sent poindre l'auto-parodie, souvent la facilité. Les rimes sont prévisibles, alors que sur le premier disque, elles relançaient sans cesse la curiosité… "Supporter les Opel Vectra, et même regarder Thalassa" Rien de tout ça ici.
Si le problème se limitait aux paroles, peut-être que les arrangements sauveraient ce disque mais non. Au contraire, Delerm se moque de François Feldman alors que certaines codes font penser aux Valses de Vienne.
Tout juste peut-on sauver Anita Petersen du lot. Un morceau sur dix. Le reste ? Du sous Delerm, comme une mauvaise répétition, la désagréable impression qu'il a tout dit dans son premier album et que Kensington Square n'en est que la pâle copie.
Vincent, prends des vacances, sors de ton cocon bobo, découvre le monde, qui ne se limite pas qu'à Evreux et Châtenay-Malabry. Tu y trouveras l'inspiration, des rimes nouvelles, des musiques instrumentales, et peut être un troisième album digne du premier.
Bon voyage.