Deux ans après la magnifique LushRush, la charme est toujours là. Klo:yuri vogue sur les traces de son prédécesseur, la surprise en moins. Midori Hirano a toujours cette personnalité à part (que l’on pourra retrouver dans une version plus pop chez Konki Duet) d’une musique à la croisée des chemins. Musique classique d’aujourd’hui (la formation initiale de la Japonaise), musique onirique digne d’un dessin animée de Miyasaki (et son compositeur Joe Hisaishi), pop enfantine dès que la voix paraît (faceless angel, out), jazz par moment (Transition entre Keith Jarrett et Bugge Wesseltoft) Klo:yuri trouve une place fragile et précise entre rigueur occidentale et poésie japonaise ;
entre classicisme, tradition et esprit contemporain (l’électronique venant apporter sans cesse textures au piano, aux cordes, aux percussions). Une musique lettrée imaginée par une femme ayant gardé une âme d’enfant. Un petit goût de paradis perdu. Une finesse que l’on veut préserver coûte que coûte. Un refuge face à la brutalité et à la trivialité du temps. En plus, nulle niaiserie à l’horizon, une forte personnalité mettant en avant ce qu’elle a de plus cher : un vrai monde intérieur qui ne demande pas mieux que de se partager et nourrir le votre. Le Japon n’a jamais autant paru proche de nous.