City of night
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le 1 sept. 2013
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Quoi qu’il en soit, cet album est important pour chaque membre car ils viennent aux racines même du blues, le genre qui les a réunis. Ces sonorités, nous les sentons déjà sur Morrison Hôtel, son prédécesseur, mais à présent c’est clairement assumé : « Nous sommes un groupe de blues blanc ». Mais c’est le premier album qu’ils vont enregistrer seul sans l’aide de l’autre producteur depuis toujours Paul Rotchid, ayant peur du désastre.
Mais les membres ont dû mal à motiver Morrison qui est déjà parti sous l’impulsion de Pamela qui pense que les Doors profitent du talent de celui-ci et qu’il ferait mieux de se concentrer sur la poésie et ses projets de cinéma. Mais une idée lumineuse vient d’éclore dans la tête de Robby, John et Ray et un matin, un bassiste au nom de Jerry Scheff fit son apparition au QG des Doors. Jim est comme un enfant car ce bassiste en question, c’est celui d’Elvis Presley son idole d’adolescence. Maintenant que tout le monde est motivé, l’enregistrement peut commencer.
L’album s’ouvre sur The Changeling, une chanson pas si blues mais très dynamique. On remarque tout de suite la voix nouvelle de Morrison travaillé par la cigarette et l’alcool qui lui donne un air de vieux blues man. « See me change ! » Ce premier morceaux met les pendules à l’heure et prouve que les Doors sont bien de retour.
Love Her Madly est le tube pop de l’album. Formaté pour la radio, cette chanson écrite par Krieger fait référence aux nombreuses disputes qu’il avait avec sa compagne et celle-ci avait un malin plaisir à claquer la porte pour clôturer chaque dispute.
Been Down So Long est la première chanson pure blues de l’album. Elle se veut énergique et simple dans la construction.
On continue sur la lancée blues avec l’hypnotisant Cars Hiss By My Window une reprise de John Lee Hooker. La voix de Morrison est magnifique et la guitare de Robby nous fait planer.
On arrive au chef d’œuvre de l’album :L.A Woman. Ville de décadence et d’excès que Morrison a aimé. Un adieu ? Peut-être, en tout cas le morceau est entraînant et pleins de vivacité. Puis Densmore décide de ralentir le rythme pour arriver un rythme très bas et à Jim de clamer « Mr Mojo Risin’ » son anagramme en référence au Mojo dans le monde du jazz. Puis le rythme s’accélère et au chanteur fou de continuer violemment sa danse. Notre cœur peut lacher à tout moment.
L’America reprend l’un des poèmes de Morrison qui s’apparente à un constat pessimiste des Etats-Unis. La chanson est bonne mais un cran en dessous de tout ce qu’on vient d’entendre avant.
Hyacinth House est la chanson la plus mélancolique de l’album. Ray cite brièvement Chopin et Jim annonce à demi-mot son départ en clôturant le morceau « I need a brand new friend, the end ».
Et on revient au blues avec Crawling King Snake, un blues lourd aux sonorités psychédélique. Un morceau sympathique qu’on écoute et réécoute.
The WASP, autre poème de Morrison, fait référence aux radios mexicaines qu’il écoutait à son adolescence. C’est Densmore qui eut l’idée de la mettre en chanson en voyant tout son potentiel.
L’album se clôture sur Riders On A Storm. Morrison en a fait part aux membres, il quitte les Doors et s’en va pour Paris pour devenir poète. Tout le monde est choqué même si ce n’est pas une surprise. Il est temps d’enregistrer cette ultime chanson qui se glissera à la hauteur de leurs plus grands tubes des premiers albums. La chanson va s’inspirer d’un hymne western de Vaugh Monroe (reprise par de nombreux artistes comme Johnny Cash) « Ghost Riders In The Sky ». L’ambiance y est apaisante avec les doux passages de Ray aux claviers reprenant une nouvelle fois Chopin, Mais cette ambiance est également pesante avec ces grondements de tonnerres qui se rapprochent. Morrison est déjà parti.
L.A Woman est l’album le plus abouti des Doors mais aussi le plus maîtrisé et il entre clairement dans le cercle très fermé des albums de légendes.
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Créée
le 22 janv. 2017
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