’année dernière le premier album de Barbara Carlotti débutait sur Tunis, départ raté et chanson automnale. Aujourd’hui, le changement d’ambiance est bel et bien là, éclatant, dès le premier L’idéal, chanson hédoniste donnant son nom à un album solaire et estival. « A vivre demi nu de fruits et de soleil, de poésies subtiles, Verlaine, Rimbaud, Baudelaire, du vin coulant à flot, quelques habits de fête, oh juste ce qu’il faut rien ou presque… ». L’album de Barbara Carlotti est ainsi fait : naturel et culturel. Naturel car porté par des arrangements à l’ancienne, une musique champêtre avec des cordes et des vents. - Etonnant quand on sait de L’idéal est produit par Jean-Philippe Verdin alias Readymade FC. Naturel aussi par le plaisir immédiat des mélodies.
Culturel car de sa voix grave, Barbara Carlotti donne élégance et prestance à ces harmonies finement ourlées. A ce niveau de classe et de féminité, Barbara Carlotti devient outrageusement sexy. Et puis, il y a cette plume, littéraire sans être ampoulée qui fait de la jeune femme une Françoise Sagan ayant humblement choisi la chanson comme moyen d’expression. Corse de sang et de cœur (ici est une magnifique déclaration à l’Ile de Beauté), Carlotti est bel et bien une fille du soleil assumant un tempérament de feu et se battant contre la grisaille (ce qui nous vaut encore une belle chanson, Pour la nature). Elle a tout pour devenir une icône 60’s d’aujourd’hui sans deuxième degrés (à la différence d’April March). Avec naturel serait-on tenté de dire. Ce charme français a encore une fois séduit les Anglais du label 4AD et même Patrick Watson qui fait une courte apparition sur la Lettre.