Franchement, voir Orelsan atteindre le niveau de succès et de respect qu'on lui attribut aujourd'hui, c'est beau. Peu de rappeurs et même d'artistes français peuvent se vanter et se payer le luxe de faire une tournée en Amérique du Nord. Surtout avec la même équipe, Skread en beatmaker/producteur et Gringe en acolyte pour faire ses backs, la réserve du SM Caen.
Bon, et en 2017, le bon Aurélien doit relever un nouveau défi artistique: le looser qui a du mal a tourner la page de l'adolescence sur Perdu d'Avance et qui évolue en un cynique qui a appris bien plus de la vie sur Le Chant des Sirènes, voilà deux stades complémentaires qui permettent à un lyriciste de passer d'un album à un autre sans trop de rupture artistique, et par la même occasion permettent de créer une sorte de lore. Sur la Fête est finie , il y a toujours cette volonté d'immerger l'auditeur dans un univers proche à l'interprète (cf Défaite de Famille, cf Dans ma ville on traîne, cf Bonne Meuf): le "Je" n'est pas à but valorisant mais situationnel, et ça reste intéressant. L'oeuvre musicale ne se sépare pas de l'oeuvre visuelle, encore moins pour Orelsan qui a l'habitude des réa léchées et qui réitèrent cette aptitude sur les tracks de cet album (cf le clip de Basique, magnifique, de La Pluie, pareil et de Défaite de Famille qui a quand même valu une vidéo d'Hardisk, c'est pour dire). Peut-être que je reprocherai à cet album de partager des messages un peu plus lisses que sur ses précédents albums, et je ne suis pas sûr que la "mainstreamisation" de son art y soit pour quelque chose, plus un choix artistique à mon avis qui s'approfondit dans la musicalité plutôt que dans la littérature de ses chansons. On connaît Basique et ses quelques punchlines que tout le monde à retenu et je le compare à Tout va Bien qui joue pareillement sur ces réalités sociales dont on veut se voiler et en même temps se confronter. Malheureusement, ça va pas assez loin. Enfin assez parlé! Tout ça honnêtement, c'est 1pt, 1,5 pt de moins. Les points restants qui dégagent, c'est à la faute aux instrus. Skread, ça suffit. Vraiment, ce piano ableton, ces instruments japonisants qu'on retrouve en permanence, ces accords parfaits mineurs, cette rythmique bidon, ces samples à la limite du malaise (cf Bonne Meuf, eh oui malgré tout), tout ça ça doit dégager.
Putain c'est Orelsan ou un live de Petit Biscuit?