Le pauvre Benjamin Biolay est un peu poseur. Et les types qui se la racontent ont plus intérêt que les autres à assurer un chouïa parce que la critique est souvent unanime à railler ce genre d'outrance. Et puis peut-être qu'elle arrive à un certain point d'indisposition qu'elle ne parvient plus à aborder l'artiste avec suffisamment de discernement et d'honnêteté pour accepter ce qui se peut se révéler de bon chez lui. Biolay a longtemps souffert je crois de ce type de jugement. Je ne sais pas si c'était légitime. A priori on s'en fout non? J'avoue que je n'avais que peu d'estime ou de sympathie pour le gars. Il y a d'ailleurs toujours quelque chose qui me chiffonne. Je ne saisis pas bien quoi.
Quoiqu'il en soit, cela n'a pas suffi à éteindre le feu de ma curiosité.. Alors, cette "superbe", si louée partout, si gros succès, qu'est-ce qu'elle va produire en moi? Pour être tout à fait franc, c'est surtout le bel émoi qu'a provoqué l'écoute de "Ton héritage", pour le coup "superbe" morceau qui a créé l'étincelle. La mélodie est formidable, très accrocheuse.
C'est d'ailleurs je crois le point fort de cet album, cette capacité des chansons à tout de suite rester en tête : très joli travail musical. Le texte que beaucoup vantent n'est pas à cette même hauteur mais se distingue cependant de l'ordinaire.
Dans le match Biolay/Benabar que ces deux-là entretiennent savamment, il n'y a pour moi pas vraiment photo. Benabar a sa place mais ses textes sont souvent tartes au final, rigolos sans plus, de belles sonorités mais le fond reste creux. Chez Biolay, ce n'est presque pas le cas. Certaines chansons sont comme son auteur : poseuses, trop sérieuses mais d'autres sont plutôt bien écrites. Il leur manque toutefois de la folie, de l'humour, du recul peut-être et du sang. Un peu trop larmoyantes peut-être?