Oui, le manque de voix - très français, ça, le manque de voix - rappelle Daho ou Darc (deux grands noms, quand même…) et il y a un peu de Gainsbourg là-dedans (encore un grand nom, oui !). Oui, le thème de l'album, la séparation, la mort de l'amour, etc. fait directement écho au cinéma d'auteur français, germano-pratin comme on dit méchamment en ces jours où l'on lynche facilement l'ambition et la hauteur de vue. Mais ce qui distingue "la Superbe" du tout venant de la triste chanson française - et je ne parle pas du rock français, pire encore -, c'est l'ambition de son écriture, qui rend régulièrement des points à la meilleure musique anglo-saxonne, avec une détermination mélodique et une invention sonore constante qu'on n'a tout simplement pas l'habitude de voir chez nous (Bashung excepté, Bashung, oui, toujours un grand nom…). La première moitié de ce double album fait tout simplement partie de ce que j'ai entendu de mieux venant de France, et si "la Superbe" finit par se déliter un peu en se répétant sur la longueur, l'impression qui reste est celle d'un véritable coup de maître. [Critique écrite en 2010]