Ladilafé par LeSuricateMag
Démarré en 1995, Tryo enchante les scènes pendant plusieurs années, construisant sa réputation en étant proche de son public. 10 plus tard, un autre public les découvre avec la ressortie en clip d’un de leur hit : L’hymne de nos campagnes. Mais en 2006, c’est le drame pour les fans, le groupe fait une pause et Mali, Guizmo, Manu et Daniel partent vers d’autres horizons. Le succès n’est pas au rendez-vous et la pression du public ressoude le groupe un an plus tard.
L’année passée au festival La Semo, Tryo terminait sa dernière tournée en date et avait plutôt déçu par un manque de rythme et d’entrain. Comme si Tryo était perdu et recherchait un nouveau souffle. Leur nouvel album en est d’autant plus attendu.
Ladilafé voit le jour : CD hommage à Patricia Bonnetaud, la productrice qui les a découvert, décédée depuis peu. (Mali raconte que la signification de Ladilfé est «Elle l’a dit, elle l’a fait»)
La première écoute timide révèle un punch bien présent et quelques chansons mystérieuses. Mais à la deuxième écoute, la gouaille de Tryo apparaît tout d’un coup ! Tryo est de retour dans la dénonciation avec une chanson sur Marine Le Pen ou sur l’actualité. Mais la force de cet album est la volonté du groupe de dénoncer aussi ce qui fait leur caractère. Que se soit l’écologie commerciale dans Greenwashing ou l’intolérance contre le gay Brian Williamson dans un milieu rasta à l’image parfois idéalisée.
Mais attention, le nouveau Tryo est teinté d’énormément d’optimisme. D’un côté, quelques chansons parfois banales, toujours une dénonciation mais surtout, Tryo, dénonce ses propres faiblesses et les faiblesses de ce qu’ils aiment.
Loïc Smars