Dolph se réveille un matin réalisant que Paul, son chien, a disparu. En l'absence de Paul, sa vie a perdu tout son sens. A la recherche de Paul et en quête de son âme-sœur, Dolph changera la vie de beaucoup d'autres, mettant en péril leur perception de la réalité... et la vôtre.
Complètement déjanté, mais alors là, vraiment déjanté. Comme du David Lynch, mais avec une histoire... Il est rare dans le cinéma actuel de trouver des films pareils, entre rêve et réalité, entre logique et illogisme. Il y a effectivement une histoire, mais il ne faut pas spécialement essayer de comprendre, juste suivre et apprécier les délires du réalisateur, Quentin Dupieux qui nous avait déjà livré deux autres films tout aussi... étranges : Steak et Rubber. Un réalisateur qui possède un univers complètement décalé et qui ne s’enferme pas dans des règles formatées. Comme il le dit lui-même : "C'est l'idée du monde derrière le miroir, mon propre miroir. (...) Il n'y a pas de séparation franche entre l'étrange et le réaliste." Ses personnages, comme chez Lynch, restent froids et distants face à l’absurde et à l’inattendu. Les situations et les dialogues sortent totalement de l’ordinaire et provoquent l’hilarité, tant c’est inattendu...
Certes ça ne plaira pas à tout le monde, mais que ça fait du bien de voir un film qui sort de l’ordinaire, de constater qu’il existe des réalisateurs qui sortent de la narration linéaire, qui nous proposent autre chose qu’un cinéma formaté au scénario inexistant, aux propos pompeux. Ici rien de tout ça, juste de la jubilation, du rêve et du nonsense. Jubilatoire, tout simplement. Wrong a été sélectionné au célèbre Festival du Film de Sundance en 2012, et nominé au Grand Prix du Jury, qui récompense la meilleure œuvre indépendante de l'année.
Marc Bailly