C'est vrai qu'on a l'habitude d'employer le terme de "super groupe" dans le domaine de hard rock ou de la musique progressive (par exemple Audioslave ou Asia) mais on serait tenté d'employer cette formule avec Githead et pour cause : Colin Newman (ex Wire) au chant et à la guitare, Malka Spigel et Max Franken (ex Minimal Compact) respectivement à la basse et à la batterie, vous avouerez que cela impose le respect. Robin Rimbaud, au CV moins réputé, vient compléter Githead de sa guitare mêlée d'électronique, densifiant un peu plus le son du groupe. Après Faster, un premier instrumental avec une basse mise en avant, Githead nous pousse dans l'arène de sa musique à la fois tendu, nerveux et douceâtre. Le terreau musical est ici Shoegaze, ce qui est presque une surprise puisque Minimal Compact et Wire appartiennent à une génération antérieure à Ride, Pale Saints et consorts.
Landing est ainsi fait de strates successifs de guitares reverbérées dont l'accumulation et la persistance sonore finissent presque par donner le vertige (la fin de l'album Transmission tower est un trip en soi qu'on se plait à vivre et à revivre). La basse est en boucle et donne une rythmique mécanique à la musique, accentuant cet effet "trip". Dans pareille tension, le chant reste toujours distant, ne venant se poser qu'avec parcimonie et laissant donc vivre la frise musicale. Cet aspect donne toute sa mélancolie à une musique par ailleurs lancée à vive allure. Malk Spigel vient pousser aussi la chansonnette épisodiquement jouant le rôle de Meriel Barham dans feu Pale Saints, contrepoint féminin et mélodique à des guitares hallucinogènes (Landing). On en redemande !