On sera entré dans l'univers de Clogs sur titres, en l'occurrence les noms de Bryce Desner et Padma Newscome, 2 membres éminents des adulés The National (même si Clogs est antérieur et sort ici son 4e album). On aura été interpellé par voir Man , groupe ami, composé carrément un titre de l'album (Canon. Ce qui place tout de suite Clogs dans la plus haute exigence. A 4 (il y a aussi Rachel Elliott, basson et melodica et Thomas Kozumplik, Percussion), Clogs prend ses aises et ne confine pas sa musique à une seule chapelle. Marqué sans doute par la musique répétitive de Steve Reich et Philip Glass ? Sans doute... Influencé par le post-rock de A Silver Mt Zion ? Bien sûr !! Clogs va aussi prendre l'air frais de la musique extrême-orientale (2:35) : comme les Japonais des Pascals (eux même influencés par Pascal Comelade), Clogs ne se pose la question sur un clivage hypothétique entre la tradition et de la modernité ; tout comme on pourrait rajouter celui de la musique élitiste et de la musique populaire. La musique de Clogs n'est pas ésotérique, moins en tout cas que certains ténors du label Constellation (et même Fiths of Seven, projet annexe de 3 ASMZ). Elle touche le cœur, avec encore plus de subtilité que le groupe ne révèle vraiment sa musique que progressivement, en éclairant d'une lanterne (l'explication du titre ?) certains points, en faisant retourner dans l'obscurité certains autres. Sur Lantern, la voix de Padma arrive ainsi en contre-jour, sur la pointe des pieds, une voix que l'on attendait plus et qui distille des trésors d'émotion (suivant le principe de la litote, dire le moins pour exprimer le plus). Chef d'oeuvre.