Notre monde si bruyant d'habitude, empêche une écoute attentive et immersive d'un disque comme Laughing Stock. En période de confinement obligatoire, l'ambiance dominicale et aurorale se prête idéalement à l'expérience en ce jour naissant. Peut-être qu'enfin le déclic va venir, moi qui ai pourtant aimé les séances Spirit Of Eden.
De la pop new wave commerciale des débuts à une musique à l'intimisme solennité, méditative à la tranquillité de l'intérieur d'une petite chapelle dans la campagne, Talk Talk a pu fasciner autant qu'il a pu diviser de l'auditorat.
Talk Talk (avec une poignée d'autres musiciens) s'est éloigné encore dans quelque chose de plus sacré, une quiétude précieuse qui peut se percevoir, se ressentir aurorale ou crépusculaire, qui nécessite à l'auditeur de se retirer loin des tintamarres insultants.
"Myrrhman" se déploie lentement comme un murmure intrigant. Quelques soubresauts jazzy s'éveillent pour "Ascension Day". "After The Flood" s'installe comme une brume électrique. "Tapehead" instaure ses anges de cuivre. "New Grass" se présente plus cristallin. "Runeii" épilogue tel un ciel du soir, accentuant une sensation de lointain.
Un disque comme Laughing Stock n'est pas déprimant ou ennuyeux sous condition particulière. Il s'écoute en s'isolant au mieux, exige un grand silence hors d'autres sources sonores risquant de polluer l'expérience demandée.