Je l'ai ré-écouté quatre fois depuis. Et je ne cesse de me passer ces morceaux, en boucle, en pensant que ça pourrait durer jusqu'au bout comme ça. C'est magnifique, on en sort jamais. On peut même vivre à l’intérieur. C'est peut-être le plus bel album au monde. Et ça vient magistralement couronner une année (qui n'est pas finie, bien sûr !) importante musicalement pour moi. Avant, la musique ne m'intéressait pas énormément. Maintenant je comprend sa magie, son utilité, sa beauté. Et de savoir qu'il y a des albums comme celui-ci qui l'élèvent à un tel niveau, à un tel degrés d'excellence et de beauté, ça me laisse terriblement ému et bouleversé – j'en ai même pleuré. A mon avis, il y a là tout ce qu'il y a de plus beau dans la musique. Ces silences, ces latences, ces précipices, ces sonorités magiques et discrètes qui filent vers un autre monde, vers un état qui nous dépasse. Les murmures de Mark Hollis, la valse lente des instruments, les touches jazzy, la fragilité qui émane de chaque morceau. La plénitude. La tristesse, aussi. New Grass, par exemple, si c'est pas le plus beau morceau qui existe... On sent dans cet album, le travail, l'inspiration, le bonheur et la douleur de jouer, de composer, de créer un monde unique qui dialogue avec le notre. De tout faire converger vers le silence, la plus belle des musiques. Car, vraiment, après Laughing Stock, il n'y a plus un bruit.