On avait aimé "Blunderbuss" presque par dépit après la fin des merveilleux White Stripes, cette fois on va aimer de nouveau Jack White de tout notre coeur : car "Lazaretto", curieusement critiqué ci et là par les fans de naguère, est un fantastique pas en avant vers un inconnu excitant... même si quelques morceaux par trop "traditionnels" ci et là prouvent maladroitement que notre homme White a - logiquement - du mal à arracher ses racines country-blues. Pour le reste, une bonne moitié des titres de "Lazaretto", on est dans un drôle de "hard progressif" joué au piano (si, si) qui nous pilonne la tête tout en nous remplissant le coeur d'allégresse, à moins que ça soit juste le contraire. Ces pics d'excitation intense qui nous saisissent, sur le décolage en tapis volant de "Three Women", sur le solo virulent et les décrochages baroques de "Lazaretto", ou sur les rythmes enivrants de "High Ball Stepper" ou "Black Bat Liquorice", ça n'a pas de prix non ? Mais surtout, ce que Jack White réussit à nouveau sur ce "Lazaretto", c'est à créer cette sensation d'enchantement qui planait sur quasi tous les albums des White Stripes, et qui nous reconnecte directement avec le coeur de "notre" musique, lorsqu'il battait encore puissamment, comme dans les années 60 et 70. Rien de passéiste ici, pourtant, juste la preuve que Jack White peut encore créer de nouvelles merveilles à partir de son formidable héritage.