Dans le paysage du RAP français, les années passent.
Et la relève ne pointe pas.
NTM et IAM restent les 2 poles indissociables et irremplaçables du Hip/Hop hexagonal.
A l'image du derby de footeux Paris - Marseille.
4 ans après J'appuie sur la gâchette, 1 an après Paris sous les bombes et surtout 1 an après le très bon Griselda Ghost, IAM sort un opus puissant.
Cette puissance, elle est due à l'électro choc que le son de l'album de Westside Gunn a provoqué dans le groupe marseillais.
Le Wu-Tu Clan avait déjà réveillé et montré la voie Akhenaton, Kheops, Shurik'n et confrères avec Enter the Wu-tu Clan en 1993.
Le son devient donc plus grave, plus puissant, plus sombre.
Evidemment, IAM ne cède rien sur son talent d'écriture.
Samples et mix imaginatifs de Kheops.
Flows inimitables d'Akhenaton ou Shurik'net que seuls savent égaler le duo du 93.
Textes ciselés à l'image des chansons Nés sous la même étoile ou L’Empire du côté obscur.
Adieu donc l'obole versée à la variété française avec Je dans le MIA. Place au monde réel, dur et dans laquelle trouver sa place (travail, race/racisme, culture, drogue, prostitution..) n'est pas chose aisée.
Certes les grincheux pointeront avec raison que :
- l'heure n'est pas encore à la composition plus évoluée en terme de mélodie,
- certains membres ont des contributions très moyennes (Freeman qui a du mal à passer de la danse au chant).
Mais rien que la magistrale cloture Demain c'est loin vaut le détour.
8mn de rap puissant, revendicatif, sensible, terrien...
IAM ne s'en relèvera jamais et ne retrouvera pas cette magie.
Il n'en demeure pas moins que l'alliance Textes / Son / Flow a créé un monument du rap français et du rap mondial.