Si « Les Paradis Perdus » m'avaient laissé sur ma faim, Les Mots Bleus sont venus directement la combler. Et ce, dès la pièce d'ouverture « Le Dernier des Bevilaqua » qui n'a pas à rougir face aux groupes progressifs d'outre-mer. Au niveau de l'équipe, on ne change pas une qui gagne, on retrouve la même, mais en mieux, plus en forme, plus inspirée. Je suis toujours étonné quand on me dit que Jean-Michel Jarre n'a fait qu'écrire les paroles du méga-tube « Les Mots Bleus » face à la qualité de ses arrangements électroniques. Je suis maintenant convaincu que notre Christophe a été aussi bon que lui dans la maîtrise de ces machines.
Je ne connaissais pas le dernier single « Senorita » et encore une fois, cette façon de flirter avec le kitsch fonctionne si bien chez notre moustachu ! Heureusement, pas de « Mickey » ici, mais des titres aussi étonnants que « La mélodie », où le bonhomme joue avec sa voix comme jamais, dans un Rock fourre-tout excentrique et « Drôle de vie », une autre de ces ballades par lesquelles il a gagné sa réputation. « C'est la question » et « Le Petit Gars » m'ont moins marqué mais n'enlèvent rien à la cohérence de l'ensemble ; rien n'est à jeter !
Un an sépare Les Mots Bleus de « Paradis Perdus » et pourtant, la marge de progression est grande. Si les détracteurs du morceau-titre pouvaient en douter, cette sortie de 1974 mérite sa réputation de classique.