The Remote Viewer pourra détrôner Low au titre du groupe le plus lent du monde. Mais il n'est aucunement question de bouder son plaisir Car plaisir il y a, diaphane, plus esquissé que cerné (pour reprendre l'image du titre) mais bel et bien là au terme de 40' d'une musique à rêver les yeux ouverts. The Remote Viewer ne sont ni plus ni moins que 3 membres de Hood, ayant quitté le bois après après The cycle of days and seasons. On retrouve donc chez eux ce même désir de faire cohabiter Electronica et folk, sauf que pour The Remote viewer, il est l'heure passer à plus de recherches et de faire éclater le format chanson. Le chant se fait de plus en rare, devenant une présence fantomatique ; la narration devient abstraite... let your heart draw a line est un album qui fleure les vieilles demeures, les planchers qui craquent, les grosses horloges qui rythment le temps ; une petite madeleine de Proust d'autant plus paradoxale que l'électronique la plus actuelle sert de cocon (c'est aussi fragile que ça) à la musique de The Remote Viewer. Et puis, le seul fait que la voix de Nicola Hodgkinson devienne plus présente (i'm sad feeling), qu'un piano et une guitare réapparaissent des limbes (the fucking bleeding heart brigade) ou que la rythmique soit plus appuyée (It's so funny how we don't talk anymore), tout ceci confère à donner un bel impact émotionnel à l'auditeur. Encore une nouvelle preuve que "Less is more".