little vice (EP) par mapamobi

Il est toujours difficile de juger un EP que je viens de découvrir — encore plus lorsqu’il s’agit d’un projet peu mémorable, car un infime nombre de mélodies restent durablement en tête. little vice fait malheureusement partie des projets de cavetown qui n’impressionnent pas vraiment — il est d’ailleurs plutôt générique, même si ses mélodies sont un peu accrocheuses.

C’est un projet intéressant dans la carrière de cavetown car il poursuit encore plus profondément les expérimentations électroniques que l’artiste avait lancées avec worm food, le dernier album en date — en témoigne le travail original que cet EP accomplit sur les voix, souvent dédoublées (mélangeant une voix naturelle avec une autre pitchée vers les graves ou les aigus) comme dans "alone", ou sur les instruments, majoritairement électroniques — mettant donc de côté les instruments "réels", soit délaissés, soit très légèrement audibles en fond, voire même parfois présents quelques secondes en début de morceaux, comme dans "let them know they’re on your mind" ou "the back of the moon".

4 phrases me restent beaucoup en tête dans l’EP (bien que je n’ait pas prêté très attentivement une oreille fine aux paroles du projet) : "Isn’t it fun to be alone ? / Isn’t it what you want ? / Isn’t it what you’ve been looking for ?", premièrement, font partie des mots les plus importants de "alone", un des singles de l’album, et retranscrivent bien l’idée du projet — et de l’essentiel de la carrière de cavetown — de dédramatiser certains sujets difficiles à vivre comme la solitude (sentimentale ou amicale) ou, dans des cas de sujets plus précis, la dysphorie… Une autre phrase qui m’ait marqué, c’est celle du dernier morceau (glacier meadow), qui est répétée quasiment en boucle : "I decided to turn my affection towards you". Celle-ci confirme l’objectif de cavetown avec sa musique, qui est toujours le même depuis au moins 2018, puisque le concept principal d’un autre EP, "dear.", était de réconforter l’auditeur par la présence de phrases sonnant comme des maximes, des règles pour vivre une vie apaisante et avec moins d’anxiété ("You don’t have to be a narcissist to love yourself" ou "Everybody got a thing […] they don’t like"). En étant noyé dans l’océan des instruments mi-électroniques mi-réels, je trouve que le chanteur fait plus difficilement passer son message que dans des projets comme "dear." (qui délivre globalement le même), même si l’EP reste très agréable.