Pour la plupart d’entre nous, Joan Osborne est exclusivement associée à No one of us, éphémère tube de 1995 issu de l’album Relish. Or, la jeune femme n’a jamais cessé de faire des albums depuis et ce little wild one arrive jusque chez nous, comme la petite surprise de retrouver une chanteuse que l’on croyait artistiquement morte et enterrée depuis une paye. Une fois la surprise passée, retour à une réalité un peu triste : Osborne est une chanteuse mainstream qui franchit la ligne rouge entre une pop folk certes grand public mais fraîche d’une variété franchement soupe. Et l’album ne nous épargnera des mélodies lénifiantes émergeant d’un bouillon vaguement soul, parfois celtisant, à vous hérisser d’effroi les poils de votre bras…
On se croirait dans une cérémonie louant la christian pop chantée avec une ferveur un peu ampoulée ou à une réunion de redneck buvant de la Budweiser à un tournoi de rodéo. Et quand Joan se la joue dansante, c’est pire : on dirait Cher ! (Can’t say no). Voilà, ça c’est pour le côté obscur de la Rousse. Car la jeune femme a aussi une face plus appréciable qu’il serait injuste d’occulter. Osborne a toujours cette voix à la Joan Baez idéale pour célébrer – de manière laïque – sa belle ville de New York : Halleluyah in the city est un vrai titre pop-folk solaire et revigorant. Il ne manque qu’un sitar pour donner à Sweeter than the rest un petit esprit 60’s à une mélodie très Fleetwood Mac. To the one I love est une petite ballade féline toute en sensualité. Ces 3 bons titres n’effacent pas le reste mais permettent de rehausser un peu Joan Osborne. Et de dire que la chanteuse n’est pas que l’auteur de No one of us