Un album qui m'a pas mal retourné il y a de ça quelques années déjà. A l'époque du lycée, de la marche à contre-courant, en quête d'identité. De fil en aiguille on tombe sur certains morceaux, certains sous genres. Et là, on comprend.
- Artiste : Archive
- Album : Londinium
- Date : 1996
- Label : Island Records (UK)
- Genre : Trip Hop
Le premier album d'Archive, Londinium, du nom de l'ancienne cité ayant enfanté Londres. J'ignore le pourquoi du choix de ce nom, mais en laissant place à mon ressenti il agit à la manière d'un édifice qui va largement faire émerger le Trip Hop. Un monument, assez intemporel : Du synthétique à l'acoustique. D'un son basseux mais d'une ambiance assez caverneuse.
Je ne vous le cache pas, comme beaucoup d'albums, Londinium joue la carte de l'ambivalence, du paradoxe. La délicatesse de la voix féminine (Roya Arab), le détachement du Rap (Rosko John). Le violon en osmose avec le violoncelle, tantôt oppressants, cédant leurs places au synthé qui accompagne à la perfection certaines montées en puissances phénoménales. Une partie rythmique désarticulée, incisive, qui tranche avec la rondeur des basses.
Cet album est éclectique au niveau de la structure des morceaux. Certains sont exclusivement instrumentaux, d'autres intègrent la voix féminine et le Rap, masculin. Le point commun entre eux, c'est qu'ils sont quasiment tous marqués d'une véritable puissance, d'une escalade sonore sans effort ni violence.
Cet album n'est pas prétentieux. Il sait envouter, tout en restant accessible. Il sait être extrêmement riche, sans faire appel à la virtuosité.
C'est, pour moi, une des choses qui démarque cet album d'autres groupes comme Portishead (avec Dummy, deux ans plus tôt) dans lequel, de mon point de vue, la voix est bien plus centrale (ça n'est pas un reproche). Dans Londinium elle en est une des composantes, un facteur qui permettent le relief des autres éléments du morceau.
Pour terminer, je vais oser : Ça n'est pas un album que l'on écoute n'importe comment. Je ne suis pas à dire qu'il s'écoute du début à la fin, sans sauter de morceau, non. Mais il est largement préférable de l'écouter avec un peu de temps devant soi, détendu, réceptif.
Tracklist : Tous les morceaux sont bons. Et oui. Si par contre on veut faire une sorte de petit tour de reconnaissance de l'album, voici les morceaux que je préfère (par ordre d'apparition) :
En ce qui concerne la note de l'album, elle est anecdotique. 9 ou 10 ? Parler de perfection n'a pas de sens, mais disons qu'à mon échelle c'est un album qui m'a insufflé quelque chose de concret.
Ça me ferait quand même mal de ne lui donner "que" 9.