John Carpenter, rien qu’en prononçant ce mot, vous vous imaginez The Thing, L’Antre de la folie ou encore Halloween. En clair, vous imaginez un réalisateur aussi connu que talentueux tourné vers l’horreur. Il avait déjà composé la musique de certains de ses films (Big Trouble in Little China, Christine…), mais n’avait jamais fait de VRAI album studio, du moins, pas apparenté à une bande originale. Ce temps est révolu désormais, puisque depuis février 2015 est sorti l’album Lost Themes qui est un voyage à travers l’hommage à l’horreur, le tout en musique électronique, son premier « first standalone record ».
Rassurez-vous musique électronique n’est pas synonyme ici de David Guetta, notre bon vieux Carpenter n’a pas (encore) vendu son âme au diable.
Ici, il a notamment été assisté de son fils à la composition de cet album et a affirmé que cette expérience était quelque chose de forcément nouveau. En effet, il a pu réaliser les morceaux qu’il avait envie, avec les moyens qu’il avait envie, sans être dérangé par une quelconque pression ni des éléments extérieurs (comme une boîte de production, des acteurs…).
Étant donné que c’est le premier album de Carpenter qui n’est pas une bande originale, on peut facilement mettre nos propres images d’horreur sur ces musiques qui sont aussi angoissantes que si nous avions des images prédéfinies devant nos yeux. En ce sens, l’exercice est assez chouette puisqu’on a tous nos propres cauchemars, nos films d’horreur personnels et autres phobies, et ici, on peut les mettre en scène dans notre tête, en se faisant un véritable film d’horreur, aussi personnel que complètement barré.
Cette expérience mise de côté, je vais vous parler des 9 morceaux de l’album. D’une longueur de 4 minutes 30 en moyenne, ils se suivent, se ressemblent un peu, mais sont facilement dissociables les uns des autres. Vu que je ne m’y connais guère en musique, c’est un peu mon angoisse à chaque nouvel album que j’écoute : ne pas reconnaître le début et la fin d’une chanson tellement le tout forme un rendu aseptisé et linéaire. Ici, on a vraiment à faire à des morceaux bien distincts qui ont des particularités bien distinctes eux aussi. Pour plonger dans l’ambiance, la première chanson, qui n’est pourtant pas une introduction, est incroyable. Au bout de 50 secondes, je savais que j’allais aimer l’album. Non pas parce que je suis un brave mouton (quoique…), mais parce que les morceaux sont tous intéressants et que le premier a été un véritable coup de cœur. Bref, on aime, autant qu’on ressent de l’angoisse et qu’on est imprégnés par ce penchant horreur-vintage qui forme le style musical de Carpenter. Evidemment, certaines musiques sont à assimiler à ce qu’on a déjà entendu, (notamment à Tubular Bells entendue dans L’Exorciste et même un côté Gremlins), et c’est peu inspiré mais le tout est assez bon, simple sans être simpliste et parfois même, on arrive à rapprocher Lost themes de certains morceaux de la musique électro actuelle (genre les Daft Punk, je ne parle toujours pas de David Guetta), donnant à l’album un côté rétro sombre, le genre qu’on aime forcément bien. M’voyez ?
Conclusion, entre hommage aux films d’horreur (pas que les siens), angoisse et originalité, l’album Lost Themes se place maintenant au beau milieu de mon petit cœur, et pas que pour mes soirées d’Halloween.
Je ne peux que vous conseiller de vous procurer cet album et d’écouter mes deux musiques préférées : Vortex et Obsidian.