C'est plus fort que moi. Fallait que j'la fasse ma connerie. En même temps, ils m'y poussent ces cons.
75 %, ils me prennent !! C'est ENORME, putain !!
Alors voilà. Un briquet, un biffeton de 500...et hop, on fait brûler la moitié du pays.
Les gauchistes me crachent à la gueule pour avoir fait partir en fumée une moitié de SMIC et la droite me traite d'hérétique pour avoir commis le blasphème absolu : Avoir fait flamber le Dieu pognon.
Une grande idée ce coup du biffeton. Une pub tout supports : Téloche, radio, journaux.
Ma sale gueule en permanence dans tout les médias du pays. Et tout ça, pour la modique somme de 500 balles. Pas besoin de Séguéla pour faire parler de lui le Gainsbarre.
La provoc' c'est devenu son métier au Gainsbarre, son fond de commerce, son gagne pain.
Elle me colle à la peau cette provoc', elle me suit partout.
Elle m'ouvre les portes de toutes les boites de la capitale. Et on les fait toutes ces boites avec Bambou. Des clubs branchés, bon chic bon genre du Paris lumière aux tripots homos cuir et moustache, ces boites SM où on se rougit la peau du cul et où l'on s'fait clouer les couilles sur une planche.
Je fais le tour de ma ville. Des dorures de salons rococo aux murs moisis de chiottes souterrains.
Je suis partout, bronzant au soleil d'une gloire bien méritée et me vautrant sur les fauteuils souillés d'un bar à pute.
Les albums seventies de Gainsbourg, ignorés ou raillés en leurs temps, sont devenus des oeuvres majeures de l'histoire du Rock. Et pis Gainsbarre qui dilapide ce bel héritage dans tout les bars glauques qu'il croise sur son chemin et se ridiculise à la téloche, complètement bourré chez Drucker.. Z'avez qu'à m'aimer avant aussi !!
"Love on the beat", de l'amour en rythme. Un album dans l'air du temps. Des synthés post-Punk un peu dépressifs. des saxos aussi chaud et moites qu'une backroom aux heures de pointe. Une funk glacée et glaçante. Du sexe, du sexe cru. Des pédés, des putes, d'la baise, du foutre ...
Et Gainsbarre en mère maquerelle sur la pochette, qui mène ce joli p'tit monde de dégénérés vers les enfers.
De plus en plus loin. La tête sous l'eau, le souffle court, une main qui te tire vers les abysses. Tes yeux au ciel qui regardent une lueur de plus en plus faible. Les ténèbres autour de toi qui t'enveloppent.
Je suis descendu au fond, au tréfond, avec ce disque. J'ai mis mon doigt dans l'interdit et il a aimé ça, j'ai bu avidement la lie jusqu'à la dernière goutte.
Je suis allé au bout....
Au dessous : C'est l'enfer !
* l'intégrale des critiques des 16 albums de Serge Gainsbourg ici : http://www.senscritique.com/liste/Initials_S_G/309866