Le burger au foie gras chez Quick
Je n'écris pas de critiques pour la musique, de manière générale. Je trouve que cela relève tellement d'émotions, d'éléments difficilement quantifiables. Il faut dire aussi que je n'ai pas le bagage technique nécessaire pour dire que l'utilisation de 24 pistes au lieu de 12 est déterminant, que le travail d'ingénierie est réussi, à part d'entendre que le résultat final "sonne" plus ou moins bien.
Mais en tout cas, j'ai rarement de quoi étayer.
Ça tombe bien, car les problèmes que j'ai avec le dernier album de Céline Dion sont principalement d'ordre purement personnel.
Je trouve désolant de cacher cette voix exceptionnelle sous une tonne d'artifices numériques. D'enchaîner les chansons interchangeables, de la pop mièvre au R'nB sans saveur, à tel point que ma première réaction a été de vérifier si ne j'écoutais pas le dernier Beyoncé (que j'aime aussi beaucoup, au demeurant).
Ré-écouter les premiers album de Céline Dion, c'est comprendre qu'une artiste comme elle n'émerge pas souvent. Que son talent est naturel, mais aussi le résultat d'un travail acharné. Oh, la perfection est bien loin, certaines de ses postures m'agacent comme tout le monde, même si on peut difficilement lui reprocher une absence de sincérité.
Reste que tout ceci est noyé dans cet album, enrobé d'orchestrations lourdes et sans âme, et qu'il faut se battre pour dégager les points positifs. Son chant est toujours de qualité, indéniablement, et elle chante juste bien entendu (même si à l'époque de l'AutoTune cela ne veut plus dire grand-chose. Salut Britney). Mais ça s'arrête là.
J'ai envie de me dire que cocorico, c'est principalement le résultat d'une stratégie marketing américaine. Son dernier album français (elle continue à alterner les deux langues comme elle s'y était engagée au tout début de sa carrière internationale) est plus épuré, plus intime et laisse la part belle à la chanteuse, sans fioritures excessives.
J'imagine, et j'espère, que les prochaines sorties me donneront raison et, on peut rêver, que les chansons anglaises suivront.
Ce n'est pas le premier (ni le dernier j'imagine) faux-pas. Y compris en français, ne nous le cachons pas. Coucou "Tout l'or des hommes". Néanmoins à l'échelle d'un album entier c'est vraiment une énorme déception, et si je n'ai pas encore posé les fondations d'une statue à la gloire de Céline Dion, j'estime malgré tout que c'est vraiment dommage. J'ose espérer que cela n'a pas de rapport avec son séjour prolongé à Vegas, et qu'elle nous réserve encore quelques bonnes surprises.