La recette est connue. Une guitare, une athmosphere familières. A 80 ans, le légendaire guitariste des Pink Floyd a encore les forces et l’envie de créer de la musique.
L’album est doux, mélancolique, se laissant volontiers aller à la ballade. Le célèbre musicien y invite sa fille, Romany, passation, filiation, pour deux titres forts agréables, notamment Between Two Points où il l’accompagne à la voix et surtout à la guitare. Il faut dire que chez lui la guitare chante, toujours pure et posée.
Le reste est du pur Gilmour. Des morceaux assez longs, des transitions pour les lier entre eux, quelques chœurs et claviers, la patine Pink Floyd, un peu usée, un peu rouillée par moments.
La voix vieillit ; la guitare demeure. Lorsqu’aux détours de deux morceaux en particulier, A Single Spark et Scattered, très progressifs, Gilmour se lance dans un solo dont il a secret, tout revient, intact. Ses doigts miraculeux ont toujours vingt ans et s’emballent avec force et beauté. Il y a de l’optimisme et de la sérénité dans cette musique. La guitare, planante, chantante, pleurante, celle des gloires passées, celle qui l’a porté au panthéon éternel de cet instrument, n’a pas bougé. Il avait juste à la sortir de son étui.
Le plaisir est intact. Ne serait ce que pour savourer quelques solos de plus de David Gilmour, qu’il vive éternellement. Comme sa guitare.