Les albums solo de Gilmour ont parfois connu le succès, parfois non. Jamais à la hauteur du Floyd, mais qualitativement, ils n'y étaient pas non plus.
Il le dit lui-même, il n'est pas un as des lyrics. Musicalement, il est relativement classique. Et cet album ne soulèvera pas les foules. Oui, Scattered est séduisant, un peu planant, oui, Luck and Strange est un peu audacieux, certes. Oui, l'entendre jouer avec sa fille peut, pour les aficionados, présenter quelque chose d'un peu émouvant. Mais la magie n'est pas là. Les héros ont vieilli.
Mais pas leur capacité à jouer à la guitare, et à y mettre toute leur sensibilité. Ce sens du slide, du delay, cette capacité à raconter une histoire par ses solos, Gilmour, l'a gardé. Et c'est pour ça, qu'avec nostalgie, avec le plaisir d'écouter ce son sans écouter ces solos connus par coeur (pour ne pas mourir idiot non plus), j'ai eu du plaisir à écouter cet album, je l'avoue. Sans génie, mais sans démérite.
J'aurai aussi du plaisir à aller le voir dans des concerts confidentiels, si j'en avais la possibilité. Mais, avec Gilmour, je crains que concert confidentiel ne sigifiât concert VIP hors de prix. Enfin, ce n'est pas le sujet. Le sujet que l'album ne laissera pas de trace significative dans l'histoire (et on ne peut être perpétuellement dans le génie), mais que je suis quand même reconaissant à David Gilmour de continuer à laisser des traces de son travail, apaisé et contrairement à son ami-rival, humble.