Comme Saez a réussi à faire deux triple-albums plutôt pas mal, il s'est mis à fonctionner comme ça un peu en mode pilote automatique dans sa carrière, quitte à recycler des morceaux du disque d'avant au passage, une pratique que j'exècre. On est plus dans les années 60-70 où des artistes utilisaient ce procédé pour vendre un nouveau 33 tours sans avoir enregistré suffisamment de nouveaux morceaux sous l'impulsion de leur maison de disques. Là on parle de triple-albums produits en circuit indépendant.
Et ça donne des trucs beaucoup moins digestes comme Le manifeste 2016-2019 : Ni Dieu ni maître et ce fameux Lulu.
J'ai eu l'impression d'écouter un mélange des deux albums cités plus haut mais en moins bien. Déjà dès que ça se veut un peu orchestral ou solennel du côté des instruments, c'est ennuyeux à mourir (le troisième disque est infernal) et arrangé de façon plus pauvre qu'autrefois. Les titres Rock ne sont pas trop mal parce qu'ils bougent un peu, mais ils sont tous sur le premier disque et les textes ne volent pas haut ou alors ça dure longtemps pour pas grand chose (typiquement Peuple manifestant). Les morceaux de Saez mériteraient d'être plus concis car il n'a plus autant de vocabulaire que lors de ses premières années de carrière et il a tendance à tourner en boucle sur les sujets qu'il évoque. Est-ce qu'il a envie de les évoquer d'ailleurs ? Tout est si long que ça parait forcé, comme s'il fallait faire dans la quantité plutôt que la qualité.
Comment écouter Pleure pas bébé ou Putain ma vie sans soupirer ? Le pire c'est que sur ces titres pour le coup il parle un peu d'autre chose, il a ce mérite-là du côté des textes. Mais musicalement ça s'apparente plus à de la torture qu'autre chose.