Florence mon amour, laisse moi respirer entre tes poumons.

Mon aventure avec Florence commence fin 2008, lorsqu'elle est en tournée au Royaume-Uni pour promouvoir son EP et son futur album. Lors d'un repas entre amis, la musique de fond m'intrigue : qui est donc cette déesse un peu folle que je vois danser dans des robes voilées, à la crinière rousse éclatante, à l'organe puissant et au timbre original, devant un groupe hétéroclite de folkeux baroques, de harpes et de guitares un peu vénère par moments ? Le charme est immédiat, je me renseigne sur la belle : Florence & the Machine (le + viendra plus tard), live à Glastonbury.

Je l'oublie un peu, quelques semaines, quelques mois passent. Puis dans l'été je pars à Londres avec mes parents. Dans le métro je ramasse un hebdo culturel gratuit que je feuillette arrivé à l'hôtel. Florence est partout, sur les articles, en photo, sur des affiches. L'Angleterre se l'arrache et son premier album sort le lendemain dans les bacs. Ni une, ni deux, ni même trois, deux jours après je suis dans l'équivalent local de la FNAC et j'achète son album en CD ET en vinyle pour moins de 30£. L'objet est superbe,l'artwork ravissant, avant même de l'écouter je suis converti.

Nous rentrons une semaine plus tard et je me rue sur ma platine chérie. L'album tourne en boucle. Chaque chanson est un coup de cœur, de l'ouverture harpée de Dog days, classique instantané que je connaissais depuis le fameux épisode Glastonbury, aux merveilles plus retorses que sont "Girl With One Eye" ou "My Boy Builds Coffins". En moins d'une semaine je connais le disque par cœur, les texte par cœur, tout. Je m'égosille dessus chez moi, dans la rue, partout. Je massacre avec mon piètre voix le talent pulmonaire et pneumatique de la jeune femme et ne jure que par elle. Pas besoin de faire un track by track, pour moi il n'y a rien à jeter sur ce disque, chaleureux, varié, qui flirte avec la pop punchy sur "Kiss With a Fist" ou le blues vénéneux sur "Girl With One Eye" (mon dieu ce texte).

La production est parfaite, d'une clarté superbe et rendant justice aux orchestrations fouillées et complexe de cette folk pop sophistiquée : harpes, percussions, mandolines, guitares, cordes, claviers. La demoiselles, ambitieuse, ne se refuse rien. Toutes les chansons ont leur identité, des mélodies bien différentes, des trouvailles qui font qu'on ne se répète pas et qu'on ne s'ennuie jamais. Le tour de force étant que l'album reste cohérent malgré tout, par la voix comme par l'orientation globale du disque.

Après ce succès mérité viendront quelques participations moins heureuses (notamment des bande son de film), des remixes inégaux, un second album un ton en dessous car plus répétitif et moins varié, ainsi qu'un joli MTV Unplugged.

Affaire à suivre en concert (mon rêve), et au 3ème album (très attendu chez moi). Mais ce premier album demeure irrésistible.
Krokodebil
9
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le 29 sept. 2013

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Krokodebil

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